Depuis Bkerké, la coordinatrice de l'ONU s'indigne de "l'indifférence" des dirigeants

La coordinatrice spéciale des Nations Unies au Liban, Joanna Wronecka, s'est entretenue samedi avec le patriarche maronite Béchara Raï au sujet de la mise en œuvre de solutions urgentes à la crise au Liban, notamment à travers la formation d'un nouveau gouvernement attendu depuis plus d'un an, dénonçant "l'indifférence" de la classe dirigeante. 

Au cours de son entretien avec le prélat, la diplomate onusienne s'est indignée de "l'indifférence des responsables face à la situation dans laquelle se trouve la population, qui souffre en raison des conditions de vie difficiles", assurant que "les Nations Unies resteront toujours auprès du Liban", selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Mme Wronecka a aussi exprimé l'espoir que "les législatives aient lieu à temps afin que la voix du peuple libanais soit entendue". Ces élections devraient normalement se tenir le 8 mai 2022. La responsable par ailleurs a souligné avoir discuté avec Mgr Raï "du besoin de solutions urgentes au Liban, notamment à travers la formation d'un gouvernement".

De son côté, le patriarche maronite a salué "les initiatives prises par les Nations Unies pour aider le Liban", espérant que son pays "recevra encore plus de soutien afin que le citoyen libanais puisse rester résilient face aux crises".

Béchara Raï s'est également entretenu avec l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui a à nouveau rappelé la nécessité de former un nouveau gouvernement. M. Siniora a appelé le président Michel Aoun à "coopérer réellement" avec le Premier ministre désigné afin de former un cabinet de spécialistes indépendants et non pas de "négocier au sujet des intérêts de chaque responsable".

Les tractions entre le chef de l'État et le Premier ministre désigné Nagib Mikati semblent toujours parsemées d'embûches, la querelle portant entre autres sur l'attribution de certains portefeuilles juteux, ainsi que la volonté présumée de la présidence de détenir le tiers de blocage malgré ses démentis. Entre-temps, la crise socio-économique et financière continue de s'aggraver au Liban. Le pays souffre depuis des mois d'une série de pénuries, notamment en médicaments, carburants et produits alimentaires qui paralysent des secteurs vitaux et plongent la population dans des conditions de vie déplorables.