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Dernières Infos - Formation du gouvernement au Liban

Le CPL met en garde contre une "explosion sociale" et presse Mikati de "s'entendre rapidement" avec Aoun


Le CPL met en garde contre une

Le logo du groupe parlementaire du "Liban fort". Photo ANI

Le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) a mis en garde samedi contre une "explosion sociale" et pressé le Premier ministre désigné Nagib Mikati de "s'entendre rapidement" avec le président Michel Aoun, "son partenaire constitutionnel" et fondateur du CPL, à l'heure où le Liban continue à être la victime de tensions politiques multiformes qui entravent la formation d'un gouvernement depuis plus d'un an.

Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, le bureau politique du CPL a estimé que certaines "parties", qu'il n'a pas nommées, "cherchent à faire tomber le président de la République et échoueront certainement". Ces affirmations, note-t-on, font suite à des accusations en sens opposé selon lesquelles M. Aoun et son camp empiètent en fait sur les prérogatives du Premier ministre désigné telles que définies par l'accord de Taëf, intervenu à la fin de la guerre civile. 

Selon le CPL, "les personnes qui prétendent soutenir le Premier ministre désigné et entravent en même temps la formation du gouvernement afin de le pousser à se récuser sont tenues responsables de l'explosion sociale qui menace la sécurité et la stabilité". "Ceux qui cherchent à faire tomber le président de la République échoueront certainement", a averti le parti aouniste, pour qui ces tentatives "maintiendront le blocus sur le peuple libanais menacé par le chaos, la famine, et les pénuries de médicaments et d'électricité".

Le bureau politique du CPL, dirigé par M. Gebran Bassil gendre de Michel Aoun, a appelé M. Mikati à "divulguer la mouture gouvernementale après que tous les obstacles intentionnels aient été dépassés, afin d'assurer la mise en place d'un cabinet capable d'effectuer des réformes et d'arrêter l'effondrement". "Le CPL ne restera pas les bras croisés devant tout retard dans la formation du gouvernement", a encore mis en garde le parti, en précisant qu'il "commencera à prendre les décisions nécessaires à ce sujet", sans toutefois donner de détails. M. Bassil est accusé par nombre de forces politiques d'ingérence dans des dossiers dont la présidence est en charge. 

Les tractions entre MM. Aoun et Mikati semblent toujours être parsemées d'embûches, la querelle portant entre autres sur l'attribution de certains portefeuilles juteux, qui pourraient jouer un rôle crucial dans la prochaine phase de la crise au Liban, ainsi que la volonté de détenir un tiers de blocage que la présidence convoiterait malgré ses démentis. Désigné en juillet dernier, Nagib Mikati a souvent exprimé sa volonté de mener à bien sa mission, notant toutefois que "la récusation est une option valable", mais il est aussi question qu'il pourrait bientôt jeter l'éponge, tout comme l'ont fait ses prédécesseurs Saad Hariri et Moustapha Adib.

Entre-temps, la crise pluridimensionnelle continue de s'aggraver, et le pays souffre depuis des mois d'une série de pénuries, notamment en médicaments, carburants et produits alimentaires qui paralysent des secteurs vitaux et plongent la population dans des conditions de vie déplorables. 

Dans son communiqué, le CPL met également en garde contre une grande crise si le Parlement n'adopte pas une loi qui permettrait à la Banque du Liban (BDL) de financer Electricité du Liban (EDL), "sans que la BDL ne touche à ses réserves obligatoires". Bien avant la crise, le courant était déjà rationné plusieurs heures par jour et des générateurs privés, pourtant illégaux mais tolérés, prennent le relais. Le ministère de l'Energie, longuement tenu par des ministres aounistes, y compris M. Bassil, n'a pas été en mesure de trouver de solution. 

Le CPL a appelé, en outre, le Parlement à accélérer la mise en œuvre de la carte d'approvisionnement, afin d'aider les familles nécessiteuses, et demandé au pouvoir judicaire de poursuivre les personnes accusées de contrebande et de blanchiment d'argent qui ont aggravé la crise financière dans le pays.

Le parti aouniste a enfin appelé l'Ordre des avocats, en grève depuis des mois, à reprendre ses activités, estimant que cet arrêt de travail "paralyse la justice" et porte préjudice aux "intérêts des Libanais".

Le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) a mis en garde samedi contre une "explosion sociale" et pressé le Premier ministre désigné Nagib Mikati de "s'entendre rapidement" avec le président Michel Aoun, "son partenaire constitutionnel" et fondateur du CPL, à l'heure où le Liban continue à être la victime de tensions politiques multiformes qui entravent la formation d'un gouvernement...