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Dernières Infos - Pénuries au Liban

La prière du vendredi célébrée devant une station-service à Jiyyé


La prière du vendredi célébrée devant une station-service à Jiyyé

Un cheikh sunnite célébrant la prière du vendredi devant une station-service de Jiyyé, au Liban-Sud, le 3 septembre 2021. Photo AFP

Au moment où le Liban est frappé par de graves pénuries de carburants, des fidèles ont célébré aujourd'hui la prière du vendredi, baptisée "un cri pour les droits des Libanais", devant une station-service Coral à Jiyyé, sur l'autoroute menant de Beyrouth vers le Sud, alors que de longues files d'automobilistes étaient agglutinées pour faire le plein d'essence. 

Prêchant les fidèles et les personnes présentes sur les lieux pour faire le plein, le cheikh sunnite Ali Hussein a lancé "un cri pour la dignité de l'homme". Il a déploré le fait que "le Liban agonise et crie aujourd'hui", selon de propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Les responsables nous ont rendus pauvres et nous ont brûlés (...). Ils ont transformé la République libanaise en République du marché noir, en République des gangs, des mafias et des affiliations", a fortement critiqué le dignitaire sunnite, déplorant une "mort quotidienne". Il a appelé les responsables à agir "avant qu'il ne soit trop tard".

Le Liban qui poursuit son effondrement pluridimensionnel connaît des pénuries en série, notamment en matière de médicaments, de carburants et de certains produits alimentaires. Ces problèmes paralysent les secteurs actifs du pays et font sombrer les Libanais dans des conditions de vie déplorables. Dans son dernier rapport publié vendredi, l'Escwa a précisé que les trois quarts de la population au Liban vivent désormais dans la pauvreté.

"Un peuple saigne et un Etat meurt, des enfants ont besoin de médicaments, des hommes et des femmes passent des nuits dans les files d'attente devant les stations-service, et vous ne vous êtes toujours pas mis d'accord sur le nouveau gouvernement et sur le partage des quotes-parts", a-t-il déploré, au moment où le pays demeure sans gouvernement actif depuis plus d'un an, le cabinet de Hassane Diab ayant démissionné dans la foulée des explosions meurtrières au port de Beyrouth en août 2020. 

Les tractions gouvernementales entre le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, semblent toujours être parsemées d'embûches. La querelle porte notamment sur l'attribution de certains portefeuilles juteux qui pourraient jouer un rôle crucial dans la prochaine phase au Liban, ainsi que la volonté de détenir le tiers de blocage dont la présidence et son camp sont accusés, bien qu'ils démentent cette éventualité.

"Les mosquées ne sont plus remplies de fidèles", a poursuivi le cheikh, regrettant le fait que "les gens soient toujours préoccupés par le souci de se procurer de l'essence et des médicaments". Il a enfin remercié l'armée libanaise pour les efforts qu'elle fournit, au moment où les incidents sécuritaires se sont multipliés ces derniers mois devant les stations. 

Au moment où le Liban est frappé par de graves pénuries de carburants, des fidèles ont célébré aujourd'hui la prière du vendredi, baptisée "un cri pour les droits des Libanais", devant une station-service Coral à Jiyyé, sur l'autoroute menant de Beyrouth vers le Sud, alors que de longues files d'automobilistes étaient agglutinées pour faire le plein d'essence. Prêchant les...