Le bureau politique du Courant patriotique libre du député Gebran Bassil a appelé samedi dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire à ne pas tracer des lignes rouges confessionnelles dans l'affaire de l'enquête sur le drame du 4 août. Une critique à peine voilée aux ex-Premiers ministre sunnites qui ont fait bloc derrière le PM sortant, Hassane Diab, poursuivi par le juge Tarek Bitar, en charge de cette enquête.
Le magistrat subit les foudres de la classe politique sunnite et du Hezbollah depuis le mandat d'amener qu'il a émis jeudi à l'encontre de M. Diab, poursuivi pour négligence dans ce drame. Le PM sortant avait refusé de comparaître jeudi devant le juge, qui a fixé au 20 septembre la date de cette audience et chargé les forces de sécurité de l'interpeller.
Revenant sur la polémique à propos de la comparution du Premier ministre sortant, Hassane Diab, dans l'enquête sur la double-explosion meurtrière de Beyrouth, le CPL a exprimé "sa préoccupation face aux tentatives de faire dérailler l'enquête et d'etouffer la vérité". Les responsables sunnites estime que M. Diab sert de fusible pour protéger le président de la République, Michel Aoun, ce qui a provoqué des accusations réciproques entre le camp sunnite et le camp du chef de l'Etat.
"Nous respectons l'indépendance de l'enquête. Le président Aoun a donné l'exemple en se mettant à la disposition du juge d'instruction s'il le souhaitait", a rappelé le CPL. "Nous tenons au poste du Premier ministre comme aux autres présidences (de la République du Parlement) et ne le traitons ni à la légère ni avec dédain", a-t-il assuré, alors que l'affaire a été instrumentalisée de manière confessionnelle. "Il ne faut pas pour autant tracer des lignes rouges confessionnelles qui entravent la justice et la vérité. Cela ne permet pas d'accuser le président de la République à tort et à travers. Il demeure le chef du pays et le seul à prêter serment sur la Constitution", ont martelé les membres du bureau. "Le juge Bitar doit prêter attention à la sensibilité de la situation et s'abstenir de toute mesure inappropriée qui ne serve pas l'objet de l'enquête", a toutefois mis en garde le parti.
La classe dirigeante, qui a catégoriquement rejeté une enquête internationale, est accusée de tout faire pour torpiller l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth et éviter certaines inculpations. Plus d'un an après l'explosion de plusieurs centaines de tonnes de nitrate d'ammonium qui a fait 214 morts et plus de 6.500 blessés, dévastant des quartiers entiers de la capitale, l'enquête locale n'a pas donné de résultats.
Par ailleurs, le parti a appelé à "une coopération constructive du chef de l'Etat et du Premier ministre désigné, en tant que partenaires constitutionnels, pour former un gouvernement" qui se fait attendre depuis plus d'un an, mettant en garde "contre toute obstruction de la part de parti bien connus pour porter atteinte au président de la République et pour piétiner le Premier ministre. ll a espéré que "la discorde et la sédition" ne l'emporteront pas.
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