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L'Irak accueillera une "conférence régionale" avec Macron pour se relancer dans la région

L'Irak accueillera une

Le président français, Emmanuel Macron. Photo REUTERS/Hannah Mckay

Macron annoncé, les dirigeants turc et saoudien invités: l'Irak, qui a défait le groupe Etat islamique en 2017, tente un retour au devant de la scène diplomatique en organisant une "conférence régionale" fin août à Bagdad, dans la veine de sa médiation entre ses grands voisins saoudien et iranien.

Lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi, le président français "a confirmé son intention de participer à cette conférence", ont indiqué les services du chef du gouvernement irakien et l'Elysée dans deux communiqués distincts. Il s'agira de la deuxième visite du chef de l'Etat français en Irak en moins d'un an, après un bref séjour en septembre 2020.

L'Irak a une place de choix dans la diplomatie française: plusieurs centaines de militaires français sont engagés dans l'opération Chammal qui continue de lutter contre les jihadistes au sein de la coalition internationale en Irak et en Syrie. Les Etats-Unis, dont 2.500 soldats sont encore officiellement déployés dans le pays, ont, eux, récemment annoncé la fin de leur mission de combat en Irak à la faveur d'une visite du Premier ministre irakien à la Maison Blanche.

Selon le bureau de M. Kazimi, Emmanuel Macron a "salué la diplomatie irakienne comme une diplomatie équilibrée". Des louanges que le chef de l'Etat lui avait déjà adressées lors d'un précédent échange au mois de juin.

Ni la date exacte ni la liste complète des participants à cette "conférence régionale" n'ont encore été dévoilées. Mais la diplomatie irakienne a annoncé avoir transmis des invitations au président turc Recep Tayyip Erdogan et au roi Salmane d'Arabie saoudite, tous deux dirigeants de pays piliers de la région. En revanche, Bagdad n'a pas dit un mot sur une éventuelle présence du nouveau président iranien ultraconservateur Ebrahim Raïssi. Son pays, ennemi juré de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis, pèse de tout son poids en Irak, à travers notamment le Hachd al-Chaabi, une coalition paramilitaire pro-Iran qui a aujourd'hui la haute main sur le pays.

"Confiance"

L'Irak, où des élections législatives anticipées doivent avoir lieu le 10 octobre, tente de s'imposer comme un médiateur incontournable dans la région depuis qu'il a vaincu militairement en décembre 2017 les jihadistes du groupe Etat islamique. Pour l'analyste irakien Ihsan al-Shamari, cette conférence "prouve que ses voisins ont confiance dans l'Irak". Les responsables irakiens en conviennent, la route est longue, mais le "pays entre deux fleuves" est déjà un hôte de choix.

L'Irak, à majorité musulmane chiite, a ainsi accueilli au cours des derniers mois des rencontres entre des responsables saoudiens et iraniens pour évoquer un dégel de leurs relations. L'Iran chiite et l'Arabie saoudite, sunnite, ont rompues en 2016 en s'accusant de déstabiliser la région. Un apaisement entre Téhéran et Riyad bénéficierait grandement à l'Irak: très régulièrement des roquettes ou des bombes de groupes pro-iraniens provoquent des dégâts, une carte milicienne que Téhéran joue à chaque négociation avec Bagdad, selon des responsables irakiens. La Turquie quant à elle tente d'améliorer ses relations avec les Etats du Golfe, en particulier l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

Au plan interne, Ramzy Mardini, spécialiste de l'Irak au Pearson Institute de l'université de Chicago, estime que cette conférence permettra surtout au Premier ministre irakien d'engranger un "profit politique car cela conforte son image et sa position", à moins de deux mois des législatives. L'Irak est assailli de toutes parts par les problèmes sociaux et économiques, à commencer par les pénuries d'électricité. Il doit aussi faire face à une baisse des prix du pétrole, qui constitue plus de 90% de ses recettes publiques, et à la pandémie de coronavirus contre laquelle le système de santé public est désarmé.

Macron annoncé, les dirigeants turc et saoudien invités: l'Irak, qui a défait le groupe Etat islamique en 2017, tente un retour au devant de la scène diplomatique en organisant une "conférence régionale" fin août à Bagdad, dans la veine de sa médiation entre ses grands voisins saoudien et iranien.Lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi,...