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Moyen-Orient - Éclairage

Doha ouvre la voie à la tenue d’élections législatives historiques

Avec la promulgation, le 29 juillet, d’une loi électorale instaurant ce premier scrutin, le Qatar entend notamment redorer son blason à l’échelle internationale.

Doha ouvre la voie à la tenue d’élections législatives historiques

L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, durant la session d’ouverture du 30e sommet de la Ligue arabe, à Tunis, le 31 mars 2019. Photo d’archives/AFP

Il s’agit d’un pas décisif vers l’organisation d’élections législatives pour le moins inédites. L’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a approuvé le 29 juillet une loi électorale instaurant ce scrutin, le premier de son histoire. Reportées à plusieurs reprises au cours de ces dernières années, ces élections figuraient dans la nouvelle Constitution qatarie adoptée par référendum en avril 2003, une réforme importante pour cette monarchie héréditaire. Alors qu’aucune décision n’avait été prise jusqu’à présent pour définir le système électoral, l’émir a ainsi promulgué une loi fixant les conditions de ce scrutin – promesse de longue date du cheikh Tamim, porté au pouvoir en 2013 – qui se tiendra en octobre 2021. « Il s’agit d’une étape importante vers le renforcement des traditions consultatives qataries et le développement du processus législatif avec une participation citoyenne plus large », a-t-il déclaré le 29 juillet à l’ouverture du Conseil de la Choura pour lequel les électeurs devront choisir 30 des 45 membres, les 15 autres étant nommés par l’émir.

Redorer son image sur la scène internationale

Cette décision fait suite à l’annonce, par le dirigeant du Qatar, en octobre 2019, de la création du « Haut Comité pour préparer les élections du Conseil de la Choura », alors que Doha se prépare à accueillir la Coupe du monde de football fin novembre 2022. Une attribution qui avait été suivie d’une polémique portant sur les mauvaises conditions de travail des ouvriers étrangers dans l’émirat, alors que plus de 6 500 d’entre eux ont perdu la vie sur les chantiers d’ouvrages prévus pour accueillir l’événement, selon une enquête publiée par le Guardian en février dernier. Avec cette loi électorale, le Qatar espère ainsi redorer son blason sur la scène internationale. « Doha essaie d’adopter un nouveau ton en montrant au reste du monde qu’il est différent et que ces élections sont exceptionnelles, car elles ont lieu dans le Golfe, ce qui est inédit à l’échelle des membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à l’exception du Koweït », observe Andreas Krieg, professeur au King’s College de Londres. Seul État du Golfe à organiser des élections législatives, le Koweït a été le théâtre, dès son indépendance, d’une démocratisation relative. Il abrite, en outre, une société civile dynamique.

Mobilisation publique

Avec ce scrutin, Doha espère également marquer le début d’une nouvelle ère après une crise de plus de trois ans déclenchée en 2017 l’ayant opposé à certains pays du CCG. Sous blocus, le Qatar était accusé par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte de soutenir le mouvement des Frères musulmans et d’être trop proche de l’Iran. Si cette brouille s’est soldée par une réconciliation, en janvier dernier lors du sommet du CCG à al-Ula en Arabie saoudite, son impact aurait été déterminant sur l’intérêt et l’implication des Qataris pour la vie politique dans l’émirat. « Le Qatar a mis en place ces élections car il a

réalisé qu’il s’agissait d’une conséquence logique d’une sorte de mobilisation publique observée depuis le blocus de 2017, remarque Andreas Krieg. Malgré le fait que la crise soit en quelque sorte terminée, il y a maintenant beaucoup plus de participation de la part des Qataris qui se mobilisent activement, sur Twitter notamment. La société civile est également beaucoup plus dynamique. »

Malgré le caractère inédit de cette décision qui devrait introduire davantage de transparence dans le système politique qatari, sa portée reste limitée dans un État où les partis politiques sont interdits. Les membres nommés et élus au sein du Conseil de la Choura auront les mêmes droits et devoirs, notamment ceux d’approuver la politique générale du gouvernement et son budget, ainsi que d’exercer un contrôle sur le pouvoir exécutif. Toutefois, les ministères de la Défense, de la Sécurité, de l’Économie et des Investissements ne rentrent pas dans leurs prérogatives. La nouvelle loi électorale stipule en outre que seuls les citoyens âgés de 18 ans et plus et dont le grand-père est né au Qatar ont le droit de voter dans les districts où réside leur tribu ou leur famille. Or, les Qataris d’origine ne représentent que 10 % de la population. S’agissant des candidats, seuls les Qataris d’origine âgés de plus de 30 ans peuvent se présenter. « Cette loi relève davantage d’un processus évolutif que démocratique, qui est la première conséquence d’une plus grande participation du public dans le cadre de la transformation du Qatar » selon le plan de développement Vision 2030, observe Andreas Krieg. Lancé en 2008, ce projet a pour objectif de « transformer le Qatar en une société avancée capable d’atteindre un développement durable » d’ici à 2030.

Ces élections représentent ainsi un premier pas au sein de cet État où la voix du peuple ne s’exprimait jusqu’à présent que lors des élections municipales. Les municipalités n’ayant qu’un pouvoir consultatif et de surveillance, le taux d’abstention à ces scrutins est régulièrement élevé.

Il s’agit d’un pas décisif vers l’organisation d’élections législatives pour le moins inédites. L’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a approuvé le 29 juillet une loi électorale instaurant ce scrutin, le premier de son histoire. Reportées à plusieurs reprises au cours de ces dernières années, ces élections figuraient dans la nouvelle Constitution qatarie...

commentaires (1)

MEME UN PARLEMENT ELU DANS UN PAYS OU LES PARTIS POLITIQUES SONT INTERDITS, MEME CELA VAUT MILLE FOIS UN PARLEMENT COMPOSE DE CRAPULES DE SURCROIT INCOMPETENTS.

Gaby SIOUFI

08 h 18, le 07 août 2021

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Commentaires (1)

  • MEME UN PARLEMENT ELU DANS UN PAYS OU LES PARTIS POLITIQUES SONT INTERDITS, MEME CELA VAUT MILLE FOIS UN PARLEMENT COMPOSE DE CRAPULES DE SURCROIT INCOMPETENTS.

    Gaby SIOUFI

    08 h 18, le 07 août 2021

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