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Dernières Infos - Explosions du port de Beyrouth

Hariri met en garde contre la surenchère politique et réitère son appel à amender la Constitution


Hariri met en garde contre la surenchère politique et réitère son appel à amender la Constitution

Le chef du courant du Futur Saad Hariri en octobre 2020. Photo d’archives AFP

Le leader sunnite et chef du courant du Futur, Saad Hariri, a déclaré mardi que la journée du 4 août 2021, commémorant le premier anniversaire de la double explosion survenue au port de Beyrouth, devrait être une occasion pour manifester une solidarité avec les proches des victimes et non pour faire de la surenchère politique, à l'heure où l'enquête menée par la justice libanaise autour du drame bute sur des obstacles relevant des querelles politiciennes habituelles. Il est dans ce cadre revenu à la charge en plaidant pour la suspension de certains articles de la Constitution, afin de lever toutes les immunités, tout en se prononçant contre le transfert du dossier devant la Cour de justice.

Dans un communiqué publié mardi, à la veille de la première commémoration de la déflagration qui avait fait plus de 200 morts et 6.000 blessés, M. Hariri souligne que la double explosion "est un point noir (qui reflète) l'état de déni et de négligence au sein des institutions politiques, économiques militaires et administratives". Des propos qui interviennent un peu plus d'un mois après que le juge Tarek Bitar, chargé de l'enquête sur le drame, ait demandé la levée de l'immunité de quatre anciens ministres (dont trois sont actuellement députés) et de responsables sécuritaires pour les mettre en examen et engager des poursuites à leur encontre pour "éventuelle intention d'homicide" et "négligence et manquements".

Pour Saad Hariri, également député de Beyrouth, "le séisme qui a secoué Beyrouth ne devrait pas constituer une plateforme pour faire de la surenchère et de la récupération politiques aux dépens des citoyens, afin de noyer la justice dans le populisme pour occulter la vérité". Le leader du Futur répondait ainsi à son adversaire politique, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, qui avait tenu lundi une conférence de presse dans laquelle il avait appelé le président de la Chambre, Nabih Berry, à convoquer le Parlement à une séance le 4 août, consacrée à la levée des immunités parlementaires. "C'est un jour pour libérer la justice des querelles politiques et des procès médiatiques. Ce n'est pas un jour pour lancer les campagnes électorales", a encore affirmé Saad Hariri.

Et de souligner que "la justice a deux règles: soit la formation d'une commission internationale d'enquête, soit la suspension des restrictions prévues par la Constitution et les lois en vigueur, et qui pourraient entraîner la création de plusieurs tribunaux qui se répartiraient les prérogatives dans le cadre d'un même dossier". Le 27 juillet dernier, Saad Hariri avait tenu un point de presse dans lequel il avait annoncé que son groupe parlementaire avait élaboré une proposition de loi prévoyant d'amender la Constitution afin d'assurer la levée de l'immunité de tous les dirigeants. Le groupe parlementaire du Futur avait présenté son projet à plusieurs blocs parlementaires, recevant notamment le soutien des députés du mouvement Amal, le parti du président de la Chambre, Nabih Berry. D'autres, comme le CPL et les Forces libanaises, avaient toutefois estimé que cette démarche risquait de faire perdre du temps aux procédures judiciaires, réclamant un vote de la levée des immunités lors d'une séance parlementaire. Une levée des immunités par la Chambre des députés concernerait tout le monde sauf le président de la République, alors que l’objectif de M. Hariri est précisément de faire en sorte que le chef de l’État puisse être, comme tous les autres responsables, passible de poursuites pénales, d’où la nécessité d’un amendement constitutionnel.

Répondant aux appels à ce que le dossier du 4 août soit transféré devant la Cour de Justice, un tribunal d'exception chargé de statuer sur les crimes portant atteinte à la sécurité nationale, le leader sunnite a rappelé que la vérité n'a jamais été dévoilée dans nombre de dossiers dont s'était saisie l'instance en question, notamment les assassinats et tentatives d'assassinats perpétrées contre plusieurs figures politiques et médiatiques. "Il n'y a pas de justice sans demande des comptes, et pas de vérité sans une enquête internationale transparente, ou la suspension de certains articles de Constitution pour lever toutes les immunités,  au plus haut niveau", a encore dit le chef du Futur, dans une claire allusion au chef de l’État qui avait reconnu qu'il était au courant du stockage de certaines matières dangereuses au port de Beyrouth, quelques semaines avant le drame.

Toutes les administrations publiques, commerces et banques seront fermés demain à l'occasion de la première commémoration du 4 août. Les drapeaux seront par ailleurs mis en berne sur tous les bâtiments officiels et les programmes de télévision et radio devront être modifiés en solidarité avec les familles des victimes et les blessés.

Le leader sunnite et chef du courant du Futur, Saad Hariri, a déclaré mardi que la journée du 4 août 2021, commémorant le premier anniversaire de la double explosion survenue au port de Beyrouth, devrait être une occasion pour manifester une solidarité avec les proches des victimes et non pour faire de la surenchère politique, à l'heure où l'enquête menée par la justice libanaise...