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Monde - Intempéries

Plus de 120 morts : l’Europe sous le choc après les inondations

C’est l’ouest de l’Allemagne qui a été le plus affecté par les crues subites, avec à elle seule au moins 103 morts, selon le dernier bilan hier.

Plus de 120 morts : l’Europe sous le choc après les inondations

Vue aérienne d’une zone sinistrée par les inondations, hier à Erftstadt-Blessem, dans l’ouest de l’Allemagne. Sebastien Bozon/AFP

Le bilan des inondations dévastatrices en Europe a franchi hier le seuil de 120 morts, la plupart en Allemagne, alors que de nombreuses personnes sont portées disparues, faisant craindre une tragédie bien plus grave encore. Il s’agit de la pire catastrophe naturelle dans ce pays depuis la guerre. La Belgique voisine paie aussi un lourd tribut avec au moins 20 décès, selon le dernier bilan du gouvernement, qui révise légèrement à la baisse un décompte donné par les médias. « Il se pourrait que ces inondations soient les plus catastrophiques que notre pays ait jamais connues », a affirmé le Premier ministre Alexander De Croo en décrétant mardi une journée de deuil national. Les pluies diluviennes ont en outre causé de nombreux dégâts aux Pays-Bas, au Luxembourg ou encore en Suisse. Mais c’est l’ouest de l’Allemagne qui a été le plus affecté par les crues subites, avec à elle seule au moins 103 morts, selon le dernier bilan hier.

Comme à la « guerre »

« Nous vivons ici depuis plus de 20 ans et nous n’avons jamais vécu quelque chose comme ça, c’est comme si nous étions en guerre », témoignait un habitant de Schuld, un village de Rhénanie-Palatinat en grande partie détruit, Hans-Dieter Vrancken, 65 ans. De nombreux villages de cette zone présentent une image de désolation. Le bilan pourrait encore grimper : « Au fur et à mesure que les caves se vident ou qu’on pompe l’eau, nous ne cessons de tomber sur les corps de gens qui ont laissé leur vie dans ces flots, ce qui fait que je ne peux pas me prononcer sur le bilan final », a déploré Roger Lewentz, ministre de l’Intérieur de Rhénanie-Palatinat, l’une des deux régions les plus touchées avec la Rhénanie de Nord-Westphalie voisine. Des dizaines de personnes sont encore portées disparues dans ces deux régions.

Près de Cologne à Erfstadt, une portion de village s’est littéralement effondrée sur elle-même suite à un glissement de terrain hier. Les images, spectaculaires, de la zone sinistrée montraient un vaste cratère béant dans lequel se déversaient des masses de terre, d’eau brune et de débris. Les autorités ont prévenu que plusieurs personnes y avaient perdu la vie.

Ce sont surtout de petits cours d’eau, peu protégés, qui sont sortis brutalement de leur lit sous l’effet de pluies en forme de déluge, envahissant des dizaines de zones habitées construites souvent sur des zones inondables.

Seul point positif : les précipitations ont cessé pour l’essentiel hier et le niveau de l’eau a commencé à redescendre. Près d’un millier de soldats ont été mobilisés pour aider aux opérations de secours et de déblaiement. Car désormais, les réparations doivent commencer : des conduites de gaz ou de téléphone sont inutilisables en de nombreux endroits, des centaines de personnes sont sans abri.

À Ahrweiler, plusieurs maisons se sont effondrées. Sous les décombres, la ville donne le sentiment d’avoir été victime d’un tsunami. « À 23h30, il n’y avait qu’un peu d’eau, à 1h du matin, tout était sous l’eau. Notre appartement, notre bureau, les maisons de nos voisins, tout était sous l’eau. En quinze minutes. C’était très rapide », a témoigné Agron Berischa, dans le district d’Ahrweiler. « C’est une catastrophe unique, d’une ampleur sans précédent », assène Gerd Landsberg, directeur général de l’Association allemande des villes et municipalités. « À en juger par les dégâts, des milliards d’euros sont en jeu », chiffre-t-il.

Réchauffement climatique

Ces intempéries ont placé la question du réchauffement climatique au centre de la campagne électorale qui bat son plein en Allemagne en vue du scrutin législatif du 26 septembre, au terme duquel Angela Merkel quittera le pouvoir.

Une atmosphère plus chaude retient en effet davantage d’eau et peut provoquer des précipitations d’extrême intensité. Celles-ci peuvent avoir des conséquences particulièrement dévastatrices en zone urbaine, avec des cours d’eau mal drainés et des constructions en zone inondable.

Tous les candidats rivalisent de promesses à deux mois et demi des élections. Le président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier, a exhorté hier, dans une déclaration solennelle, à lutter « résolument » contre le réchauffement climatique. Angela Merkel, actuellement en visite aux États-Unis, a prévu de se rendre bientôt sur les lieux des inondations. « Ces inondations confirment ce que dit la science sur le réchauffement climatique », a dit hier à Dublin la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

En Belgique, des personnes sont toujours portées disparues et 21 000 habitants sont privés d’électricité. L’armée a été déployée dans quatre des dix provinces du pays pour participer aux secours, et notamment aux nombreuses évacuations. La situation pourrait aussi s’aggraver en Suisse, avec des risques de crues de plusieurs lacs et cours d’eau.

Source : AFP

Le bilan des inondations dévastatrices en Europe a franchi hier le seuil de 120 morts, la plupart en Allemagne, alors que de nombreuses personnes sont portées disparues, faisant craindre une tragédie bien plus grave encore. Il s’agit de la pire catastrophe naturelle dans ce pays depuis la guerre. La Belgique voisine paie aussi un lourd tribut avec au moins 20 décès, selon le dernier bilan...

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