Des contestataires se sont mobilisés mercredi matin dans les rues de Saïda (Sud) et Tripoli (Nord) contre les répercussions de l'effondrement rapide du pays et de ses infrastructures et les pénuries qui en découlent.
Dans le quartier de Qobbé, à Tripoli, des habitants et commerçants ont bloqué la route principale avec leurs voitures. Des conducteurs de taxis et taxis-services ont pour leur part bloqué brièvement l'autoroute reliant la grande ville du Nord à Beyrouth, au niveau du complexe de Palma, pour protester contre la pénurie de carburant.
A Saïda, où les générateurs privés de plusieurs quartiers ont été totalement éteints mardi faute de mazout, les protestataires ont manifesté contre les coupures de courant "qui affectent leur vie de tous les jours et leur travail". Sur la route maritime à l'entrée-nord de la ville, certains d'entre eux ont empêché le passage de camions-citernes remplis de mazout qui se dirigeaient vers le sud, avant d'être dispersés par l'armée, qui a procédé à trois arrestations. En début de soirée, des protestataires ont coupé la route devant Khan el-Franj à l'aide de pneus enflammés.
Le Liban poursuit sa descente aux enfers depuis l'été 2019. Avec la dépréciation vertigineuse de la monnaie nationale, les taux de pauvreté et de chômage s'accentuent toujours plus. Le Liban connaît également de graves pénuries, notamment en matière de carburants, de médicaments et de produits alimentaires. A cet effondrement s'ajoute une crise politique, aucun cabinet n'ayant été formé depuis août 2020.
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