
Le ministre sortant libanais de l'Intérieur Mohammad Fahmi. Photo d'archives AFP
Le ministre sortant libanais de l'Intérieur Mohammad Fahmi a affirmé qu'il ne reviendrait pas sur son refus d'autoriser la comparution devant la justice du directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, dans le cadre de l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth.
Je ne reviendrai pas sur ma décision "car c'est illégal", a-t-il affirmé lors d'un entretien avec le quotidien al-Chark al-Awsat publié mercredi. "J'ai pris ma décision avec une totale conviction", a-t-il encore dit, démentant toute ingérence dans le travail de la justice. "Si c'était le cas, la magistrature ne m'aurait pas demandé mon avis", a-t-il justifié. Le juge d'instruction près la Cour de justice Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur le drame, avait réclamé la levée de l'immunité du général Ibrahim afin qu'il comparaisse devant la justice.
Ce refus de M. Fahmi, considéré comme une entrave à l'enquête plus de onze mois après la tragédie, a suscité la colère des familles des victimes et de la population en général, lassées des interférences politiques dans le pouvoir judiciaire. Mardi soir, la colère des familles des victimes avait éclaté dans la rue, devant la résidence du ministre sortant dans le quartier beyrouthin de Koraytem. Les manifestants ont fait tomber les barrières d'entrée et ont pénétré dans l'édifice. La police les avait alors violemment réprimé, en ayant notamment recours à des gaz lacrymogènes et blessant des manifestants.
Le juge Bitar fait face à une levée de boucliers de la part de la classe politique, après avoir demandé la levée de l'immunité parlementaire de responsables "en vue de les inculper et d'engager des poursuites pour éventuelle intention d'homicide", mais aussi pour "négligence et manquements". En plus du général Ibrahim, des poursuites ont été lancées contre les députés Ghazi Zeaïter, Ali el-Khalil et Nouhad Machnouk, l'ancien ministre Youssef Fenianos, l'ex-commandant en chef de l'armée Jean Kahwagi, un ex-chef des renseignements de l'armée, Camille Daher, plusieurs officiers et le chef de la Sécurité de l’État Tony Saliba.
Les explosions du 4 août ont tué plus de 200 personnes, fait des milliers de blessés et détruit des quartiers entiers de Beyrouth.
Le ministre sortant libanais de l'Intérieur Mohammad Fahmi a affirmé qu'il ne reviendrait pas sur son refus d'autoriser la comparution devant la justice du directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, dans le cadre de l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth.Je ne reviendrai pas sur ma décision "car c'est illégal", a-t-il affirmé lors d'un entretien...
commentaires (10)
Il se trouve que ce sinistre de ministre n’a plus son mot à dire. Il est démissionnaire et ne peut pas décider d’une affaire qui ne concerne pas les affaires courantes. Alors où est la justice pour trancher? Comment se fait il que des ex ministres à fortiori impliqués dans les magouilles et l’effondrement du pays continuent à être consultés pour des affaires aussi importantes? Il est connu pour ses attitudes de vendu et persiste et signe sans être inquiété comme tous les autres d’ailleurs. Si vous vous demandez encore pourquoi Aoun continue à empêcher la formation d’un nouveau gouvernement vous avez la réponse tous les jours, il préfère garder ses pions soigneusement choisis pour les utiliser dans les affaires incriminant tout ces mafieux sous le prétexte de la constitution et des lois qu’ils piétinent sans sourciller. A nous de faire le ménage dans cette ménagerie.
Sissi zayyat
12 h 27, le 15 juillet 2021