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Culture - Exposition

L’art libanais et oriental sous le ciel de Vérone

Grâce à l’initiative jumelée de la galerie Tanit à Mar Mikhaël et du studio La Città à Vérone (nord de l’Italie), quinze artistes (treize Libanais et deux Irakiens) exposent aux cimaises de l’espace pictural de la ville des amants de Shakespeare, sous le titre « I am one acquainted with the night » (Je suis le familier de la nuit).

L’art libanais et oriental sous le ciel de Vérone

Une vue de l’exposition « I am one acquainted with the night » au studio La Città à Vérone. Photos Michele Alberto Sereni, courtesy Studio la Città.

Sous un intitulé tiré d’un poème de Robert Frost, I am one acquainted with the night (Je suis le familier de la nuit), quinze artistes (treize Libanais et deux Irakiens) exposent leurs travaux à Vérone, à l’initiative du studio La Città dans le nord de l’Italie et de la galerie Tanit à Mar Mikhaël, qui a rouvert ses portes il y a quelques jours après de grands travaux de restauration suite aux dégâts de l’explosion du 4 août.

Passerelle de solidarité

Sur une curation de Marc Mouarkech, les œuvres de Adel Abidin, Shirin Abu Shaqra, Sadek el-Fraji, Abed el-Kadiri, Nadim Asfar, Jean Boghossian, Roy Dib, Simone Fattal, Chafa Ghaddar, Gilbert Hage, Rania Matar, Randa Mirza, Kevork Mourad, Ghassan Zard et Cynhia Zaven – qui se sont tous taillé un nom auprès du public local et international et dont les créations ont rayonné aux quatre points cardinaux du globe – se retrouvent ainsi sous le ciel de Vérone pour parler de leur expérience de la nuit. Comme pour conjurer les jours noirs, jours auxquels ils se sont sinistrement habitués. C’est cela la familiarité à la nuit…

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Leurs voix, à travers leurs pinceaux, leurs caméras, leurs sculptures, leurs prises de photos, leurs installations, évoquent la difficulté à traverser les zones d’ombre et de turbulence d’une période, d’une histoire, d’une grande tranche de vie où la violence aveugle exerce un règne tyrannique.

Témoins jeunes et moins jeunes, ces artistes, la plupart entre 30 et 40 ans, 70 et 80 ans pour les aînés, ont tous vécu la destruction durant plus de quatre décennies. Une souffrance chronique et à répétition dont l’apogée est ce souffle à proportion atomique qui a provoqué, le 4 août 2020, des milliers de victimes et des dégâts matériels considérables. Sans vergogne, et sans respect pour les sinistrés, dix mois plus tard, le mystère reste entier sur les causes de l’explosion du port de Beyrouth !

Une vue de l’exposition « I am one acquainted with the night » au studio La Città à Vérone. Photo Michele Alberto Sereni, courtesy Studio la Città.

Mais la vie ne s’est pas arrêtée pour autant… et les artistes tentent de comprendre, d’analyser, de se réconcilier. Se réconcilier d’abord avec soi, et ensuite avec le quotidien, la fatalité qui les guette, le destin qui leur est offert.

Les artistes ont délibérément voulu transformer cet éclatement, cette annihilation, ce démantèlement, cet acte d’agression massif non en manifeste politique, mais en forme d’art. Quoique la politique dort dans les sillons et les dénonciations abondent…

Pour relire les jours passés, les artistes proposent des témoignages divers, aussi touchants que bouleversants, pour tenter de voir clair au milieu de tant de déchirures, de ruines, de cendre, de mutilés, de morts, de sépultures... À chacun ses nuances, ses pointes, ses émotions, son langage, ses techniques, son écriture, son phrasé, son chant et son regard.

Les œuvres exposées, si elles parlent de la destruction phénoménale d’une ville et d’un pays, n’en disent pas moins la volonté de rebondir, de renaître, de reconstruire, de se retrouver… L’art ici, par-delà gravats, démolition et horreur qui jouent les prolongations, reste non seulement un bouleversant témoignage, mais un symbole et une représentation pour une branche d’espoir, une vie nouvelle… L’art, peut-être comme thérapie, comme poing levé, comme cri de révolte ou de ralliement, mais surtout comme dépassement du désespoir et du drame de vivre. Pour de meilleurs jours et un nouveau départ…

L’exposition « I am one acquainted with the night » au studio la Città à Vérone en partenariat avec la galerie Tanit à Mar Mikhaël se prolonge jusqu’au 25 septembre 2021.

Sous un intitulé tiré d’un poème de Robert Frost, I am one acquainted with the night (Je suis le familier de la nuit), quinze artistes (treize Libanais et deux Irakiens) exposent leurs travaux à Vérone, à l’initiative du studio La Città dans le nord de l’Italie et de la galerie Tanit à Mar Mikhaël, qui a rouvert ses portes il y a quelques jours après de grands travaux de...

commentaires (1)

Bravo pour l’énergie de ces libanais qui se battent contre vent et marais. Empêchant le monde de nous oublier.

charles s gennaoui

14 h 01, le 21 juin 2021

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Commentaires (1)

  • Bravo pour l’énergie de ces libanais qui se battent contre vent et marais. Empêchant le monde de nous oublier.

    charles s gennaoui

    14 h 01, le 21 juin 2021

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