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Culture - Exposition

Le noir et le blanc pour mieux dire « la vérité des choses »

Cinquante-sept artistes de la Collection Pinault sont réunis autour de ce thème dans une exposition à Rennes.


Le noir et le blanc pour mieux dire « la vérité des choses »

Le buste blanc de Jeff Koons intitulé « Bourgeois Bust », représentant l’artiste et son épouse enlacés. Photo DR

Le noir et le blanc pour mieux dire « la vérité des choses » : de l’Américain Jeff Koons à l’Iranienne Shirin Neshat, 57 artistes de la Collection Pinault sont réunis autour de ce thème dans une exposition qui s’ouvre samedi à Rennes (nord-ouest de la France).

« Le refus de la couleur permet de mieux témoigner la vérité des choses, la radicalité des sentiments, tout en incarnant une esthétique exigeante », résume Jean-Jacques Aillagon, directeur général de Pinault Collection et commissaire de l’exposition « Au-delà de la couleur. Le noir et le blanc dans la Collection Pinault ».

Au total, une centaine d’œuvres, toutes pratiques confondues – sculpture, vidéo, peinture, dessin, photo et même mode – sont présentées jusqu’au 29 août dans le couvent des Jacobins, trois ans après une première exposition de la collection Pinault « Debout » qui avait accueilli 100 000 visiteurs.

Si le blanc et le noir ne sont pas « à proprement parler des couleurs », comme le rappelle Jean-Jacques Aillagon, le recours au noir et blanc « permet aux artistes de se livrer à des recherches extrêmement radicales, exigeantes ».

Et selon lui, « autant et même plus que la couleur, le noir et blanc permet de témoigner de manière très, très forte d’un certain nombre des violences du monde dans lequel nous vivons, et donc de prendre un parti, le parti de résistance ».

À cet égard, le fascinant diptyque vidéo de Shirin Neshat, intitulé Rapture, met en scène des femmes enfermées dans leur tchador noir face à des hommes portant des chemises blanches. Mais ce sont les femmes dans un magnifique ballet qui s’engagent vers la liberté en mettant à la mer un bateau, tandis que les hommes les regardent depuis une citadelle.

Le choc des images en noir et blanc du photojournaliste Richard Avedon témoigne des horreurs de la guerre du Vietnam ou de la dureté d’un hôpital psychiatrique.

Et avec le Cri, petite statue d’ivoire, l’Algérien Adel Abdessemed donne corps à la célèbre photographie de la petite Vietnamienne brûlée au napalm en 1972.

Un « Coup de tête » iconique

Et si, « contrairement aux apparences, le noir et blanc était plus révélateur de la personnalité et de la réalité que la couleur » ? C’est ce que suggère la série de photos d’Annie Leibovitz où l’artiste confronte les portraits en pied et en couleur de danseuses de revue avec leur image plus profonde, en buste et en noir et blanc, dans leur intimité.

L’exposition propose aussi la remise en question de « la symbolique présumée » du noir – le drame, la mort – et du blanc – la pureté, l’amour.

En témoignent plusieurs œuvres majeures : le buste blanc de Jeff Koons intitulé Bourgeois Bust, représentant l’artiste et son épouse enlacés, s’opposant à Death’s Head, la tête de mort noire de Damien Hirst, ou à son tableau de mouches noires associées à l’idée de décomposition, intitulé Cancer.

Un peu plus loin, dans une galerie de l’ancien cloître, le blanc évoque au contraire le froid, la mort, l’absence, la disparition, qu’il s’agisse des linceuls tragiques en marbre blanc de Maurizio Cattelan, de la mariée du peintre chinois Yan Pei-Ming ou encore du tableau de Rudolf Stingel laissant imaginer des pas dans la neige condamnés à disparaître.

L’exposition s’achève sur le Coup de tête de Adel Abdessemed, monumentale statue de bronze de cinq mètres de haut qui reproduit la scène iconique du coup de boule porté par Zinedine Zidane à l’Italien Marco Materazzi en finale de la Coupe du monde de football de 2006.

En contrepoint de la Collection Pinault, le musée des Beaux-Arts de Rennes accueille l’exposition « La Couleur crue » qui explore les relations entre la couleur et la matière dans l’art contemporain.

Dominique BRULÉ/AFP

Le noir et le blanc pour mieux dire « la vérité des choses » : de l’Américain Jeff Koons à l’Iranienne Shirin Neshat, 57 artistes de la Collection Pinault sont réunis autour de ce thème dans une exposition qui s’ouvre samedi à Rennes (nord-ouest de la France).« Le refus de la couleur permet de mieux témoigner la vérité des choses, la radicalité des...

commentaires (1)

RENNES , n'est pas une ville située au Nord Ouest de la France , c'est une des 2 capitales historiques de la Bretagne , pays peuplé de Celtes et qui fut un état indépendant jusqu'en 1532 et autonome jusqu'en 1789 .Pays de culture et terre de festivals nous ne rougissons pas devant les Parisiens ...

yves gautron

10 h 29, le 16 juin 2021

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Commentaires (1)

  • RENNES , n'est pas une ville située au Nord Ouest de la France , c'est une des 2 capitales historiques de la Bretagne , pays peuplé de Celtes et qui fut un état indépendant jusqu'en 1532 et autonome jusqu'en 1789 .Pays de culture et terre de festivals nous ne rougissons pas devant les Parisiens ...

    yves gautron

    10 h 29, le 16 juin 2021

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