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Monde - Pakistan

Au moins 43 morts dans un double accident ferroviaire

Au moins 43 morts dans un double accident ferroviaire

Des soldats paramilitaires et des secouristes transportent le corps d’un homme sur le site de la collision entre les deux trains, hier à Ghotki, au Pakistan. Stringer/Reuters

Au moins 43 personnes ont été tuées et des dizaines blessées, certaines toujours prises au piège sous les débris métalliques, dans un déraillement suivi d’une collision avec un autre train de passagers, hier matin dans le sud du Pakistan. Plusieurs heures après, les secours appelés sur place s’employaient toujours à libérer des passagers prisonniers des épaves des convois près de la ville de Daharki, dans le nord de la province du Sind, a rapporté un porte-parole des Pakistan Railways.

Le double accident s’est produit vers 03h30 heure locale (22h30 GMT), à une heure où la plupart des 1 200 passagers des deux trains devaient vraisemblablement dormir. Le premier train a déraillé avant d’être percuté par un autre train arrivant en sens inverse, selon le porte-parole. Les opérations se poursuivaient dans la nuit.

« Nous sommes tombés les uns sur les autres, mais rien de grave », a raconté Akhtar Rajput, passager du Millat Express qui a déraillé. « Puis un autre train surgi de nulle part nous a percutés et ça nous a bien plus fortement secoués. Quand j’ai repris mes esprits, j’ai vu des passagers gisant autour de moi, d’autres essayant de s’extraire du wagon. »

Le Millat Express reliait le grand port de Karachi à la ville de Sardogha quand il a déraillé, glissant sur les voies du Sir Syed Express qui arrivait en sens contraire de Rawalpindi. Selon le ministre de l’Information, Fawad Chaudry, les deux accidents se sont produits à quelques minutes d’intervalle. « J’étais désorienté, j’essayais de comprendre ce qui nous arrivait quand l’autre train nous a percutés », a confié Shahid, un autre passager.

Un responsable de la police de Daharki, Umar Tufail, a déclaré qu’au moins 43 personnes avaient été tuées et des dizaines d’autres blessées. Il a dit craindre que le bilan s’alourdisse. Le porte-parole des Pakistan Railways a évoqué au moins 33 morts.

Des images diffusées par des télévisions locales ont montré des médecins posant une perfusion sur un homme, conscient, dont seul le torse émergeait du chaos. « Le site (de l’accident) est excentré et nous avons des difficultés à organiser les secours », notamment pour acheminer sur place les équipements appropriés afin de dégager au moins six wagons détruits dans l’accident, a expliqué de son côté le porte-parole des Pakistan Railways.

L’armée en renfort

Le président de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes, le général Akhtar Nawaz Satti, a annoncé sur la chaîne de télévision privée ARY que l’armée et des forces paramilitaires stationnées sur des bases à proximité s’étaient portées au secours des accidentés. Des villageois sont également venus en foule sur place pour tenter de venir en aide aux blessés, selon les images de médias locaux.

L’accident s’est produit dans un secteur reculé de la province sur une portion de voies ferrées traversant de riches terres agricoles. Gul Mohammad, un ambulancier dépêché par une fondation privée, joint au téléphone, a expliqué que les mauvaises communications dans ce secteur compliquaient la coordination des secours.

Selon le ministre de l’Intérieur Sheikh Rashid, ancien ministre des Chemins de fer, les voies sur lesquelles l’accident s’est produit, qu’il a qualifiées de « foutoir », dataient de 1880. L’actuel ministre des Chemins de fer, Azam Swati, a déclaré que la section de voie ferrée où a eu lieu l’accident était « vraiment dangereuse », mais a ajouté que les autorités attendaient des fonds du vaste projet d’infrastructure « Corridor économique Chine-Pakistan » pour lancer les réparations. « S’il y a des délais (pour recevoir les fonds), nous reconstruirons cette voie ferrée avec notre propre argent », a-t-il dit. Un responsable de la police a assuré avoir déjà alerté les autorités sur le « danger » de ces voies. Le Premier ministre pakistanais Imran Khan s’est dit « sous le choc » et a promis une enquête exhaustive : « J’ordonne une enquête complète sur les manquements à la sécurité des chemins de fer », assurait hier son compte Twitter officiel.

Les accidents ferroviaires sont fréquents au Pakistan qui a hérité de milliers de kilomètres de voies et des trains de l’époque coloniale, sous l’empire britannique. Mais leur entretien a été négligé au fil des années. En 1990, dans la province du Sind, une collision ferroviaire avait tué plus de 300 personnes et blessé 700 autres près de la ville de Sukkur quand un convoi bondé de seize wagons s’était écrasé contre un train de marchandises. Plus récemment, en octobre 2019, au moins 75 personnes avaient trouvé la mort dans l’incendie de leur train qui se rendait de Karachi à Rawalpindi.

Source : AFP

Au moins 43 personnes ont été tuées et des dizaines blessées, certaines toujours prises au piège sous les débris métalliques, dans un déraillement suivi d’une collision avec un autre train de passagers, hier matin dans le sud du Pakistan. Plusieurs heures après, les secours appelés sur place s’employaient toujours à libérer des passagers prisonniers des épaves des convois près...

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