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Dernières Infos - Crise au Liban

Blocages de routes nocturnes suite à la suspension des retraits en "lollars"

Blocages de routes nocturnes suite à la suspension des retraits en

Des manifestants en colère bloquant la voie express du Ring, dans la nuit de mercredi à jeudi, après la décision de la Banque du Liban sur les retraits en "lollars". Photo REUTERS/Yara Abi Nader

Des blocages de route par des manifestants en colère se sont multipliés à travers le Liban dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures après une décision de la Banque du Liban de suspendre les retraits en "lollars" à 3.900 livres, une mesure qui vient accabler encore plus une population éprouvée par une crise économique aiguë.

Selon des images de l'agence Reuters, des dizaines de manifestants ont brièvement bloqué durant la nuit la voie express du "Ring", dans la capitale, à l'aide notamment de pneus et de bennes à ordures en flammes. L'armée est intervenue, mais aucun incident n'a été signalé. Mêmes scènes sur la place Élia à Saïda, au Liban-sud, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Ces blocages de route rappellent ceux qui s'étaient produits durant la révolte populaire déclenchée le 17 octobre 2019 contre la classe politique au pouvoir.

Mercredi soir, la Banque du Liban avait annoncé la suspension de l’exécution de la circulaire principale n° 151 sur les retraits en "lollars". Publié en mars 2020, ce texte autorisait les banques à décaisser en livres et au taux de 3.900 livres pour un dollar des montants limités tirés des dépôts en devises bloqués en raison des restrictions bancaires depuis fin 2019. Ces restrictions n’ont toujours pas été légalisées par le Parlement et sont à l’origine de nombreuses procédures judiciaires lancées par des déposants contre les établissements bancaires.

La décision de la BDL fait suite à la suspension ordonnée lundi par le Conseil d’État, saisi d’un recours déposé au printemps par trois avocats contestant cette circulaire. Celle-ci permet selon eux aux banques de se dérober à leur obligation de rembourser les dépôts dans la devise dans laquelle ils ont été effectués, tout en faisant subir une décote à leurs clients. Si le taux de 3.900 livres pour un dollar est supérieur à la parité officielle de 1 507,5 livres, il est aussi largement inférieur à celui du marché parallèle qui flirte cette semaine avec la barre des 13 000 livres.

La BDL et les banques ont toujours présenté ce mécanisme comme un moyen de compenser une partie de la dépréciation de la livre dans un contexte économique et financier désastreux. Les Libanais sont donc condamnés à attendre l’évolution de la procédure lancée devant le Conseil d’État.

Des blocages de route par des manifestants en colère se sont multipliés à travers le Liban dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures après une décision de la Banque du Liban de suspendre les retraits en "lollars" à 3.900 livres, une mesure qui vient accabler encore plus une population éprouvée par une crise économique aiguë.Selon des images de l'agence Reuters, des dizaines de...