Des habitants de Wadi Khaled s'en prennent à des commerces employant des Syriens

Des habitants de la région frontalière de Wadi Khaled, dans le Akkar (Nord), ont vandalisé vendredi plusieurs commerces employant des Syriens, en raison de leur participation à la présidentielle syrienne, organisée la veille à l'ambassade à Hazmieh. L'armée est intervenue pour calmer la situation dans le Nord, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

Cet incident a eu lieu alors que, jeudi, le scrutin présidentiel avait déjà été marqué par plusieurs accrochages entre des Libanais vraisemblablement proches des Forces libanaises et des Syriens partisans du président Bachar el-Assad, dont la réélection est acquise. 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les tensions étaient palpables à Tripoli. Des inconnus ont ainsi tenté de mettre le feu au bureau des Kataëb dans la ville ainsi qu'à une clinique liée aux Forces libanaises (FL). Une grenade lancée du quartier de Bab el-Tebbané a fait deux blessés tandis que des jeunes ont bloqué une rue du quartier de Jabal Mohsen et ont brûlé des drapeaux israéliens et des FL. 

Réagissant, dans un message posté sur Twitter à la tentative d'incendie du bureau de son parti, le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a estimé que cet incident était un "test pour ce qu'il reste du prestige de l'Etat". "L'instigateur et les exécutants sont connus et les forces de sécurité sont désormais tenus de demander des comptes", a-t-il ajouté. 

Avant le scrutin au Liban, plusieurs formations libanaises souverainistes et anti-Assad, notamment les FL de Samir Geagea, avaient critiqué le vote des Syriens pro-Assad et appelé à leur retour en Syrie. 

La présidentielle syrienne est prévue le 26 mai, mais les Syriens vivant à l'étranger étaient appelés à voter le 20 dans les ambassades. Ils ont eu le choix entre trois candidats : Bachar el-Assad, grand favori et candidat à sa propre succession pour un quatrième mandat, et deux concurrents, un ex-ministre et un membre de l’opposition tolérée par le pouvoir. Le scrutin présidentiel sera le second à être organisé depuis le début en 2011 d’une guerre dévastatrice en Syrie, déclenchée après la répression par le régime de manifestations réclamant des réformes démocratiques.