Moucharrafiyé veut que le filet de sécurité sociale pour les Libanais soit "durable"

Le ministre libanais sortant des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé, a réaffirmé vendredi la détermination de l'Etat libanais à établir un filet de sécurité sociale "durable" pour les Libanais qui sont actuellement en proie à une crise économique et sociale aigue depuis 2019.

"Notre objectif est d'assurer aux Libanais un filet de sécurité sociale durable. Et cela nécessite une certaine concomitance entre le Programme national de ciblage de la pauvreté (National Poverty Targeting Program-NPTP) et le projet de protection sociale en réponse à une crise d’urgence et le Covid-19 (ESSN)", qui relèvent tous deux de la Banque mondiale (BM), a affirmé le ministre, qui présidait la première réunion virtuelle du Comité chargé de la mise en application du plan d'aide aux familles les plus défavorisées, à laquelle ont participé des représentants de la BM, du Programme alimentaire mondial (PAM), de l'Union européenne, et de différents pays. Il a souligné qu'il faut "établir une base de données unifiée des familles les plus défavorisées, afin de garantir une réponse (à la crise) plus juste et plus efficace".

Le ministre sortant a encore salué les efforts déployés par les pays donateurs, la Banque mondiale et le PAM pour soutenir le Programme de lutte contre la pauvreté, qui ambitionne de venir en aide à près de 750.000 familles libanaises. Selon ce projet, chaque famille devrait recevoir en moyenne (selon le nombre de personnes) près de 154 dollars par mois (compris dans une fourchette entre 60 et 210 dollars).

Depuis l'été 2019, le Liban sombre dans une crise socio-économique grave marquée notamment par la chute du taux de change de la livre libanaise face au dollar, qui fluctuait aux alentours de 12000 livres libanaises pour un dollar, sur le marché noir, ces derniers jours. La crise s'est naturellement traduite par une hausse des taux de chômage et de pauvreté poussant la Banque centrale à subventionner l'importation de produits de première nécessité tels que les carburants et les médicaments. Une démarche qui devrait se poursuivre jusqu'à fin mai, la Banque centrale arrivant à bout de ses réserves.