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Une figure de la révolution syrienne transférée dans un camp

Une figure de la révolution syrienne transférée dans un camp

Un drapeau jordanien. Photo d'archives AFP

 Hasna al-Hariri, figure de la révolution syrienne vivant en exil en Jordanie, a été transférée jeudi dans un camp de réfugiés après avoir reçu l'ordre des autorités jordaniennes de "cesser ses activités", selon elle.

"Les services de sécurité jordaniens m'ont annoncé lundi mon transfert à Azraq (un camp de réfugiés, NDLR), avec interdiction d'en sortir", a-t-elle expliqué par téléphone à l'AFP.

Elle a affirmé avoir été transférée avec son fils, sa belle-fille, ses trois petits-enfants et un autre ressortissant syrien vers ce camp du nord-est de la Jordanie, qui abrite 42.500 réfugiés sous haute surveillance.

Ce transfert a été confirmé à l'AFP par une source de sécurité s'exprimant sous couvert d'anonymat, qui n'a pas donné de motif.

La militante a aussi affirmé ignorer les raisons de son transfert et a assuré que ses "activités" en Jordanie "se limitaient à parler à des parents et à des connaissances en Syrie". Des internautes ont pris sa défense sur Facebook.

Il y a un mois, Mme al-Hariri avait indiqué avoir été convoquée par les services de sécurité et sommée de cesser ses activités sous quatorze jours. Une source gouvernementale jordanienne avait qualifié celles-ci d'"illégales", sans autre précision. La militante avait évoqué sa crainte d'être expulsée vers la Syrie, ce que la source gouvernementale avait démenti.

"La Jordanie ne permettra à personne de violer la loi et de profiter de sa présence en Jordanie pour se livrer à des activités contraires à ses intérêts nationaux et à sa politique de non ingérence dans les affaires extérieures", avait dit cette source.

Toujours selon cette source, Amman "ne l'a pas obligée à retourner en Syrie mais l'a prévenue à plusieurs reprises d'arrêter des activités illégales qui portent atteinte à la Jordanie".

Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a affirmé à l'AFP que cette affaire n'était "pas liée" aux "activités politiques" de la militante. Selon lui, Hasna al-Hariri est soupçonnée d'avoir détourné "à son profit" des dons "pour les familles de martyrs en Syrie ou pour l'opposition dans le Sud".

Mme Hariri a dénoncé de "fausses allégations". "De qui ai-je pu prendre de l'argent? De réfugiés syriens? Ils ont déjà du mal à acheter du pain".

Agée de 59 ans et originaire de Deraa (sud), berceau du soulèvement de 2011 en Syrie, elle a perdu trois fils, quatre frères et son mari durant la révolte contre le régime de Damas. Emprisonnée à trois reprises, elle a fini par trouver refuge en 2014 à Irbid, dans le nord de la Jordanie.

 Hasna al-Hariri, figure de la révolution syrienne vivant en exil en Jordanie, a été transférée jeudi dans un camp de réfugiés après avoir reçu l'ordre des autorités jordaniennes de "cesser ses activités", selon elle."Les services de sécurité jordaniens m'ont annoncé lundi mon transfert à Azraq (un camp de réfugiés, NDLR), avec interdiction d'en sortir", a-t-elle expliqué...