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Journée calme après des heurts nocturnes à Jérusalem

Journée calme après des heurts nocturnes à Jérusalem

Des militaires israéliens se déployant le 22 avril 2021 près de la porte de Damas à Jérusalem, lors de heurts avec des Palestiniens. Photo AFP / AHMAD GHARABLI

Le calme est revenu vendredi à Jérusalem après des heurts nocturnes impliquant des juifs d'extrême droite, des Palestiniens et des forces policières à Jérusalem, lors desquels plus de 120 personnes ont été blessées.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 105 blessés, dont une vingtaine ont été transférés à l'hôpital, tandis que la police israélienne a ajouté avoir recensé 20 blessés dans ses rangs lors de ces affrontements, les plus violents de ces dernières années dans la Ville Sainte.

Outre des arrestations en marge de manifestations en 2020 contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, les derniers grands heurts à Jérusalem remontent à août 2019, lorsque deux célébrations -- l'Aïd al-Adha pour les musulmans et la fête juive de Ticha Beav -- avaient eu lieu en même temps dans la Vieille ville. Des heurts entre policiers israéliens et Palestiniens avaient alors fait une soixantaine de blessés.

"Zone de guerre"

Jeudi soir, les affrontements ont débuté en marge d'une manifestation du mouvement juif d'extrême droite Lahava, un groupe ouvertement hostile aux Palestiniens, qui s'était rassemblé à l'entrée de la Vieille ville. La police israélienne avait déployé des centaines de policiers afin de protéger le "droit de manifester" mais aussi d'éviter des affrontements entre militants d'extrême droite et Palestiniens.

Des Palestiniens, considérant ce rassemblement comme une provocation, ont tenu leur propre manifestation. Celle-ci s'est téléscopée avec la sortie des fidèles de l'esplanade des Mosquées après la prière nocturne du ramadan, mois de jeûne musulman.

Des manifestants d'extrême droite ont crié "mort aux Arabes" et lancé des pierres sur les forces de l'ordre israéliennes, aussi la cible de projectiles de manifestants palestiniens. Les policiers ont tenté de disperser les manifestants en utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ainsi qu'un canon à eau. "C'était comme une zone de guerre", a raconté à l'AFP un témoin palestinien.

Après 22H00, la police et le Croissant-Rouge palestinien ont fait état de quelques arrestations et blessés mais les heurts se sont poursuivis dans la nuit entre policiers et Palestiniens. Des témoins ont partagé des images d'affrontements musclés sur les réseaux sociaux, notamment d'un juif battu par des Palestiniens qui l'entouraient.

La situation était calme vendredi soir, après une journée où aucun incident notoire n'a été noté. Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé les "incitations à la haine" de groupes d'extrême droite israéliens et exhorté la communauté internationale à "protéger" les Palestiniens de Jérusalem-Est. "L'étincelle que vous allumez aujourd'hui sera la mèche de l'explosion à venir face à l'ennemi", a lancé pour sa part la branche armée du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, qui a assuré les manifestants de son soutien.

Appels au calme

Le mouvement chiite libanais Hezbollah a également témoigné de sa solidarité avec les Palestiniens, condamnant "fermement" les agissements de la "police d'occupation" et des "gangs de colons". Le consulat américain à Jérusalem a appelé lui "à un retour au calme" se disant "profondément préoccupé par les violences à Jérusalem ces derniers jours". Tout comme l'Union européenne qui a exhorté les différentes parties "à la retenue".

Dans un discours jeudi au Conseil de sécurité, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland avait dénoncé des affrontements depuis quelques jours impliquant la police israélienne, des civils israéliens et des Palestiniens, et appelé à une "désescalade".

La Jordanie a condamné les "provocations menées par les groupes juifs extrémistes", appelant Israël à faire "cesser (...) le harcèlement" des habitants de la Vieille ville et à lever les restrictions d'accès à la mosquée d'Al-Aqsa.

Des incidents avaient déjà éclaté mercredi à Jérusalem. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montraient des employés arabes travaillant dans des commerces de Jérusalem et des journalistes être agressés par de jeunes juifs criant "Mort aux Arabes".

Dans un entretien à la chaîne israélienne Kan, le maire de Jérusalem Moshe Lion a dit être en discussions avec des leaders palestiniens de Jérusalem-Est dans l'espoir de mettre un terme "à ces violences inutiles" qui interviennent aussi à un mois des législatives palestiniennes. Les Palestiniens organisent le 22 mai leurs premières élections en 15 ans. Mahmoud Abbas et des pays européens ont demandé à Israël de permettre la tenue du scrutin et des activités de campagne des candidats à Jérusalem-Est, où vivent plus de 300.000 Palestiniens.

Le calme est revenu vendredi à Jérusalem après des heurts nocturnes impliquant des juifs d'extrême droite, des Palestiniens et des forces policières à Jérusalem, lors desquels plus de 120 personnes ont été blessées.Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 105 blessés, dont une vingtaine ont été transférés à l'hôpital, tandis que la police israélienne a ajouté...