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Dernières Infos - Contestation au Liban

Sit-in devant les Affaires étrangères contre "la violation des frontières terrestres et maritimes"

Sit-in devant les Affaires étrangères contre

Des manifestants issus du soulèvement populaire du 17 octobre 2019 tenant un sit-in devant le ministère des Affaires étrangères à Achrafieh à Beyrouth le 17 avril 2021. Photo ANI

Une poignée de manifestants, issus pour la plupart de la révolte populaire du 17 octobre 2019, ont tenu samedi un sit-in devant le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth pour protester contre "la violation des frontières terrestres et maritimes" du Liban. Ils reprochent, sans le nommer, au président de la République, Michel Aoun, de ne pas signer l'amendement au décret 6433 qui donne au Liban un droit supplémentaire sur 1.430 km2 dans le tracé de la frontière maritime avec Israël, dans un contexte de course à l'exploitation des hydrocarbures en Méditerranée. 

Les négociations sur la démarcation de la frontière maritime entre le Liban et Israël sont suspendues depuis décembre 2020, alors qu'elles sont particulièrement cruciales pour un Liban en plein effondrement économique et qui veut lever tous les obstacles à la prospection d'hydrocarbures en Méditerranée orientale dans des zones riches en gisements. Dernièrement, l'Etat libanais a fait monter les enchères dans les négociations, notamment avec l'amendement au décret 6433 de 2011. Les négociateurs et experts libanais avaient soulevé l'importance de cet amendement qui prévoit un élargissement de la ZEE du Liban afin de donner du poids aux revendications de Beyrouth face à l'État hébreu. Le chef de l'Etat, Michel Aoun, avait par la suite fait de ce texte son cheval de bataille pendant plusieurs semaines. Pourtant, après paraphe du document par les ministres concernés, il a refusé d'y apporter son approbation exceptionnelle, conditionnant toute signature par un consensus en Conseil des ministres. Le cabinet sortant de Hassane Diab est pourtant uniquement chargé de la gestion des affaires courantes et ne peut pas donc se réunir normalement. Certains accusent le chef d'Etat de transformer cet amendement en arme politique au lieu de favoriser les intérêts du pays.

"L'approche consistant à compromettre les droits se poursuit, si bien qu'elle a atteint nos ressources maritimes et nos richesses pétrolières et gazières", a dénoncé l'avocate Grace Moubarak, porte-parole du mouvement lors de ce rassemblement auquel ont pris part certains militants du Parti national libéral (PNL). Elle a pointé du doigt "la politique de procrastination et de renvoi des responsabilités et des prérogatives quant à l'amendement du décret 6433". "Qu'est-ce qui vous a empêché de dévoiler nos vraies frontières maritimes avant d'entamer les négociations ? Défendez-vous l'intérêt de l'ennemi (Israël ndlr) ou du Liban ?", a-t-elle lancé à la volée, déplorant le fait que la Syrie ait exploité la faiblesse du pays pour réclamer 750km² d'eaux à la frontière septentrionale du Liban. "Le temps est venu de libérer le Liban (...). Nous demandons la signature de l'amendement au décret 6433 qui garantit nos frontières maritimes méridionales et souhaitons à travers les négociations obtenir nos pleins droits sur les gisements de gaz", a-t-elle exigé au nom des manifestants présents. Le ministre sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, est réputé proche du président Aoun.

Le groupe de manifestants a par ailleurs repris les revendications du soulèvement populaire : applications des résolutions onusiennes sur le désarmement des milices, dont le Hezbollah, adoption d'une neutralité pour tenir le Liban à l'écart des conflits régionaux, tenue d'une conférence internationale pour sauver le pays - des thèmes également chers au patriarche maronite, Mgr Raï.  "Nous ne nous tairons pas tant que notre pays ne sera pas libéré de l'occupation (iranienne ndlr) et que notre souveraineté, notre liberté et notre indépendance ne seront pas rétablies", a promis l'avocate.

Une poignée de manifestants, issus pour la plupart de la révolte populaire du 17 octobre 2019, ont tenu samedi un sit-in devant le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth pour protester contre "la violation des frontières terrestres et maritimes" du Liban. Ils reprochent, sans le nommer, au président de la République, Michel Aoun, de ne pas signer l'amendement au...