Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, en visite officielle au Liban pour un jour, et qui a rencontré tour à tour les principaux dirigeants libanais, à l’exception notable du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et du Hezbollah, s'est entretenu mercredi en fin d'après-midi avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri. Il a affirmé lors d'une conférence de presse depuis la Maison du Centre, à l'issue de cet entretien, que Le Caire était en faveur d'un "gouvernement de mission loin des tensions politiques".
Désigné en octobre, le Premier ministre Saad Hariri n'a toujours pas formé de gouvernement, le chef de l'Etat, Michel Aoun, et M. Hariri étant empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer autour de la nomination des ministres et le tiers de blocage que réclame le camp aouniste.
"L'Egypte est attachée à la stabilité et la sécurité du Liban, et cela requiert de mettre un terme à l'inertie actuelle. Nous sommes en faveur de la poursuite du dialogue entre toutes les forces (politiques libanaises, ndlr) afin de sortir de la crise", a affirmé le ministre égyptien, lors de cette brève conférence de presse. Sameh Choukri a également fait savoir qu'il a assuré à Saad Hariri "le soutien de l'Egypte à un gouvernement de mission loin des tensions politiques, afin que le Liban puisse retrouver son rôle naturel".
Saad Hariri n'a pour sa part pas fait de déclaration à l'issue de son entretien avec M. Choukri. Son bureau de presse s'est contenté de publier des photos de la rencontre et d'indiquer dans un communiqué que les discussions ont porté sur "les derniers développements au Liban et dans la région, ainsi que sur les relations bilatérales".
Lors de ses entretiens en cours de journée, le chef de la diplomatie égyptienne a répété le même message, appelant à former rapidement un gouvernement de spécialistes, qui pourrait ouvrir la voie à des aides régionales et internationales. Dans une déclaration à l'issue de son entretien avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, il a déploré "que l'horizon soit toujours bloqué, huit mois après" la démission du gouvernement de Hassane Diab. Il a souligné que la formation d'un "cabinet de spécialistes" était "importante pour la stabilité du Liban et de la région".
Les plus commentés
Un milliard d'euros pour aider le Liban ou pour... « acheter son silence » ?
Le Liban n'a pas besoin d'argent, mais d'une décision politique pour renvoyer les migrants syriens, tacle Bassil
Mikati : Le don de l'UE n'est pas une condition pour que les réfugiés syriens restent au Liban