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Dernières Infos - Formation du gouvernement

Raï et Audi fustigent l'inertie et les "caprices" des dirigeants

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. Photo ANI

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, et le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audi, qui critiquent régulièrement l'inertie du pouvoir politique face aux crises dévastatrices que traverse le Liban, ont à nouveau fustigé, lors de leurs homélies dominicales, le blocage gouvernemental et les "caprices" politiques des dirigeants libanais. 

Le patriarche a ainsi estimé lors de la messe du dimanche pascal à Bkerké que si un gouvernement avait été formé plus tôt, le pays ne serait pas arrivé "sur le mont Golgotha", la colline du Calvaire sur laquelle Jésus a été crucifié selon les Evangiles, et ne devrait pas attendre "la résurrection". "Comment peut-on se réjouir et célébrer alors que la moitié du peuple libanais a faim et vit sous le seuil de pauvreté, alors que nos jeunes diplômés, nos médecins et nos ingénieurs quittent le pays sans se retourner ?", s'est-il encore interrogé. "Est-il logique que les Libanais doivent faire tous les sacrifices pour satisfaire des caprices internes et des projets extérieurs ?", a-t-il ajouté.  Le dignitaire maronite a encore appelé tous les Libanais à un "examen de conscience" et à faire du Liban "leur nation définitive" et à ne "prêter allégeance" qu'à leur pays et à un "Etat indépendant, légitime et libre". "Nous n'avons aucun doute : le Liban ressuscitera", a-t-il lancé.

Le gouvernement attendu pour lancer les réformes conditionnant tout déblocage d'aides financières internationales n'a toujours pas été formé, huit mois après la démission du cabinet de Hassane Diab et plus de cinq mois après la désignation de Saad Hariri comme Premier ministre. Les tractations s'éternisent et s'embourbent alors que les principaux protagonistes, le chef de l'Etat, Michel Aoun, et M. Hariri, s'accusent mutuellement du blocage et ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la répartition des portefeuilles, la nomination des ministres et l'octroi ou non du tiers de blocage à une partie.

De son côté, le métropolite Audi a déploré que le pays traverse une phrase "sombre, complexe et dangereuse" et appelé les responsables politiques à "chercher des solutions au lieu de manigancer pour obtenir des quotes-parts et des gains politiques". Il les a exhortés à "sauver la nation et les citoyens menacés par la famine, dot le pouvoir d'achat a régressé, qui sont au chômage et dont les ressources pétrolières sont volées autant par un pays proche qu'un ennemi". Mgr Audi faisait là référence au fait que la Syrie a commissionné une entreprise russe pour explorer et exploiter les ressources hydrocarbures offshore dans un bloc de sa zone économique exclusive (ZEE) dont le tracé empiète sur deux blocs de la ZEE libanaise, tandis que les négociations sont au point mort concernant le tracé de la frontière maritime entre le Liban et Israël.

"A quoi servent les prérogatives que certains réclament si le pays s'effondre ? A quoi servent les quotes-parts auxquelles certains sont attachés si nous perdons le pays ? Allez-vous construire votre gloire sur les ruines de l'Etat ?", a-t-il dénoncé, estimant qu'un "profond fossé" sépare les citoyens des responsables politiques.


Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, et le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audi, qui critiquent régulièrement l'inertie du pouvoir politique face aux crises dévastatrices que traverse le Liban, ont à nouveau fustigé, lors de leurs homélies dominicales, le blocage gouvernemental et les "caprices" politiques des dirigeants libanais. Le patriarche a ainsi estimé...