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Monde - Conflit

Violents affrontements entre forces turques et kurdes dans le Nord syrien

Six civils tués par des tirs du régime sur un hôpital d’Idleb, dans une cinquième attaque contre des installations médicales dans la région depuis le début de l’année.

Violents affrontements entre forces turques et kurdes dans le Nord syrien

De violents affrontements ont eu lieu hier entre les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, et les forces turques épaulées par leurs supplétifs syriens près d’une localité stratégique dans le nord de la Syrie.

Les forces turques et leurs alliés sont déployés dans le nord de la province syrienne de Raqqa depuis une offensive lancée par Ankara contre les milices kurdes en octobre 2019, qui lui avait permis de contrôler une zone frontalière de 120 km de large. Des affrontements sporadiques entre les deux camps ponctuent depuis le fragile statu quo instauré. Les derniers en date ont commencé vendredi, selon l’OSDH, après que les forces turques et leurs alliés syriens ont tenté d’avancer vers les villages d’al-Mouallak et de Saïda, au nord-ouest de Aïn Issa, sous contrôle des FDS. L’escalade militaire coïncide avec les célébrations de Norouz, le Nouvel An kurde qui, chaque 21 mars, marque l’arrivée du printemps.

Selon l’OSDH, les forces turques et pro-Ankara ont lancé leur attaque alors que les FDS venaient d’achever une opération de déminage dans les deux villages en vue d’un retour des civils. « La région de Aïn Issa (...) fait l’objet d’une rude campagne menée par l’occupation turque et ses mercenaires », a déploré Kino Gabriel, un porte-parole des FDS. Les turcs et leurs alliés « lancent des tirs d’artillerie depuis la nuit de samedi à dimanche sur des positions des FDS », a indiqué pour sa part le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane. « Les FDS ont jusqu’à présent réussi à empêcher toute avancée des factions pro-Ankara », a-t-il ajouté, notant que les combattants kurdes visaient à leur tour des positions des forces turques.

Les affrontements ont lieu dans une zone où sont déployées les forces de Damas ainsi que des forces russes, présentes depuis l’entrée en vigueur en octobre 2019 d’un cessez-le-feu négocié alors par Ankara avec Moscou.

Raid aérien

En novembre dernier, 21 combattants pro-Ankara ont péri dans une « embuscade » alors qu’ils tentaient d’infiltrer le village d’al-Mouallak. Signe d’une tension désormais croissante, l’aviation turque a mené samedi soir une frappe aérienne dans le secteur, une première depuis l’offensive d’Ankara il y a près d’un an et demi, après que les FDS ont détruit un char turc, selon l’OSDH.

La milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), partie intégrante des FDS, est considérée par Ankara comme l’extension syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé comme « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux. Mais cette milice kurde a aussi été en première ligne dans la lutte armée contre le groupe État islamique en Syrie, avec l’appui de la coalition internationale antijihadistes, dont le « califat » a été rayé de la carte il y a près de deux ans. « Nos forces ont riposté après que des terroristes du PKK/YPG ont ouvert le feu sur nos forces spéciales », a indiqué hier le ministère turc de la Défense, les raids aériens ayant toutefois été démentis par des sources sécuritaires turques. Pour Kino Gabriel, « les FDS ont répondu aux violations et contrer les tentatives d’infiltration ».

Ankara a mené depuis 2016 trois offensives militaires dans le nord de la Syrie qui lui ont permis de contrôler un territoire de plus de 2 000 km2, notamment la région de Afrine, l’un des cantons de la région « fédérale » kurde autoproclamée.

Par ailleurs, au moins six civils ont péri hier dans des frappes du régime syrien ayant touché un hôpital de la ville de Atareb, dans le nord-ouest de la Syrie, malgré le cessez-le-feu en vigueur dans la région, selon l’OSDH. « Les forces du régime ont lancé six obus sur la ville de Atareb » située dans la province d’Alep, en bordure du gouvernorat d’Idleb, a indiqué Rami Abdel Rahmane. Les frappes ont touché « la cour et l’entrée de l’hôpital (...) situé à l’intérieur d’une grotte, tuant six civils, parmi lesquels un enfant et un employé de l’hôpital ». Onze autres personnes ont été blessées, y compris des membres du personnel de santé. Le haut responsable humanitaire de l’ONU, Mark Cutts, a qualifié l’attaque d’« alarmante » tandis que le comité international de secours (IRC) l’a condamnée, précisant qu’il s’agit de la 5e attaque contre des installations médicales dans la région depuis le début de l’année.

En mars 2020, une trêve précaire est entrée en vigueur dans la province d’Idleb, dernier bastion jihadiste et rebelle hostile à Damas après une offensive de trois mois ayant déplacé plus au nord près d’un million de personnes, selon l’ONU.

Source : AFP

De violents affrontements ont eu lieu hier entre les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, et les forces turques épaulées par leurs supplétifs syriens près d’une localité stratégique dans le nord de la Syrie.Les forces turques et leurs alliés sont déployés dans le nord de la province syrienne de Raqqa depuis une offensive lancée par Ankara contre les milices...

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