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Le boycottage de produits israéliens à nouveau devant un tribunal français

Le boycottage de produits israéliens à nouveau devant un tribunal français

Une usine de l'entreprise pharmaceutique Teva, en Israël. Photo d'archives AFP / Menahem Kahana

La directrice de publication du site Europalestine est assignée mardi devant la justice française par l'entreprise pharmaceutique israélienne Teva pour avoir relayé un appel au boycott lancé dans cette ville par des militants de la cause palestinienne.

Olivia Zemor comparaît devant le tribunal correctionnel de Lyon (centre) pour diffamation et incitation à la discrimination économique après avoir fait état sur son site, sous le titre "Teva, on n'en veut pas", de l'action de militants lyonnais pro-palestiniens devant la plus grande pharmacie de cette ville. La société Teva Santé, implantée en France et dont la maison-mère a son siège en Israël, est le leader mondial des médicaments génériques.

Vêtus de sweats verts sur lesquels on pouvait lire "Free Palestine" et "Boycott Israël", des activistes incitaient les consommateurs à ne pas acheter de médicaments produits par la société Teva. L'action s'inscrivait dans le mouvement BDS ("boycott, désinvestissement et sanctions"), une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d'Israël, visant à obtenir la fin de l'occupation et de la colonisation israélienne des Territoires palestiniens.

"Teva n'est pas impliqué dans un conflit géopolitique, ethnique ou religieux, et ces actions gênent son activité économique", commente Me Frédéric Jeannin, avocat de la société pharmaceutique. 

L'affaire, qui aurait initialement dû être jugée lors du premier confinement, arrive au tribunal après qu'en juin dernier, un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la France dans une affaire similaire (des militants s'étaient infiltrés dans un supermarché d'Alsace pour y appeler au boycott de produits israéliens). La CEDH avait alors estimée que les faits "relevaient de l'expression politique et militante".

"J'espère que les juges lyonnais sauront faire du droit, sans se laisser influencer, en lisant bien l'arrêt de la CEDH qui dit que nos actions ne relèvent pas de la discrimination", indique Mme Zemor pour qui "la France est le seul pays au monde qui fait des procès aux militants qui dénoncent la politique d'assimilation et d'apartheid d'Israël". 

Trois associations de défense d'Israël et de lutte contre l'antisémitisme se sont également portées parties civiles aux côtés de Teva dans cette affaire.

La directrice de publication du site Europalestine est assignée mardi devant la justice française par l'entreprise pharmaceutique israélienne Teva pour avoir relayé un appel au boycott lancé dans cette ville par des militants de la cause palestinienne.
Olivia Zemor comparaît devant le tribunal correctionnel de Lyon (centre) pour diffamation et incitation à la discrimination économique...