Des dizaines de migrants probablement morts dans un incendie

Des dizaines de migrants sont vraisemblablement décédés dans un incendie ayant ravagé un centre de rétention dans la capitale yéménite Sanaa, a indiqué vendredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), citant des informations non vérifiées d'une association locale.

L'incendie est survenu dimanche dans un centre de rétention "surpeuplé", selon l'OIM qui avait fait état mercredi de 170 personnes soignées, dont "beaucoup dans un état critique". "Un communiqué diffusé hier (jeudi) par une association de migrants au Yémen fait état d'un bilan de 43 morts", indique vendredi l'OIM dans un communiqué. D'autres groupes estiment "qu'entre 30 et 60 personnes ont péri, alors que d'autres informations non vérifiées font état de centaines de morts", selon la même source. Des équipes de l'OIM ont pu évacuer des blessés vers les hôpitaux mais elles ont été "tellement submergées" par les soins à fournir qu'"elles n'ont pu établir un bilan des morts".

L'organisation a déploré le fait que l'accès aux survivants ait ensuite été difficile "en raison de la présence accrue des forces de sécurité dans les hôpitaux". Elle a ainsi exhorté les rebelles houthis, qui contrôlent Sanaa, à laisser entrer le personnel humanitaire dans les hôpitaux.

Selon l'OIM, l'incendie s'est déclaré dans un hangar près du bâtiment principal du centre. Plus de 350 migrants, principalement des Ethiopiens, se trouvaient dans la zone du hangar. Les houthis n'ont pas encore communiqué sur l'origine du sinistre ni sur le nombre de victimes.

Malgré la guerre qui sévit depuis plus de six ans, le Yémen reste un pays de transit pour des habitants de la Corne de l'Afrique qui souhaitent trouver du travail en Arabie saoudite voisine. Mais à cause de l'épidémie de coronavirus, des "milliers de migrants se sont retrouvés bloqués (au Yémen) avec un accès restreint aux services de base", selon l'OIM. La capitale Sanaa, comme une large partie du nord du Yémen, est sous le contrôle des houthis, soutenus par l'Iran, qui combattent les forces du gouvernement, appuyées militairement par l'Arabie saoudite. Les houthis ont régulièrement été accusés d'empêcher ou de compliquer le travail des ONG alors que le pays est plongé dans la pire crise humanitaire actuellement au monde selon l'ONU.