Les députés FL boycottent la séance, ceux du CPL "libres d'y participer"

Les députés des Forces libanaises ont annoncé qu’ils allaient boycotter la séance parlementaire prévue aujourd'hui au palais de l’Unesco, réitérant leur demande d’élections législatives anticipées. A contrario, ceux du Courant patriotique libre de Gebran Bassil y prendront probablement part, a annoncé la formation fondée par le chef de l'Etat, Michel Aoun.

Dans un communiqué publié jeudi soir à l’issue d’une réunion tenue sous la présidence du chef des FL Samir Geagea, les députés expliquent qu’ils ont pris cette décision en raison de la « la situation grave » que traverse le Liban, et qui « ne peut être résolue par une loi par-ci et une décision par-là », ni par les « solutions superficielles présentées par le pouvoir ».

Qualifiant la tenue de la séance parlementaire de « tentative désespérée de consolider le pouvoir en place contrairement à la volonté populaire », le groupe parlementaire de la "République forte" réitère la demande du parti chrétien d'une tenue d’élections anticipées. Il affirme cependant qu’il « se réserve le droit de participer à des séances parlementaires ultérieures » qui seraient conformes à ses objectifs.

Pour sa part, le groupe parlementaire du Courant patriotique libre a annoncé peu avant la séance qu’il donnait à ses membres « la liberté de participer à la séance parlementaire » ou pas. Dans un communiqué, le bloc du « Liban fort » a indiqué qu’il avait décidé de lancer « une nouvelle étape de la lutte politique législative » visant à adopter des lois dans l’intérêt des Libanais, et qu’il ne reculerait dorénavant devant « aucune option, dont le boycott de séances au Parlement ». Le bloc parlementaire a souligné que « l’arrêt de l’effondrement du pays n’est pas de la seule responsabilité du président de la République et du gouvernement, mais incombe en premier lieu au Parlement qui doit s’activer comme une ruche pour adopter les lois nécessaires ».

Le Parlement se réunit à 13h30 au palais de l’Unesco à Beyrouth pour étudier notamment le prêt de 246 millions de dollars de la Banque mondiale devant permettre de financer un projet de filet de sécurité sociale, rendu nécessaire après la gigantesque explosion au port de la capitale. Ce prêt avait été approuvé il y a dix jours par les commissions parlementaires mixtes, malgré plusieurs questions soulevées concernant la distribution présumée en livres libanaises des aides aux familles les plus pauvres, alors que le financement sera versé en dollars à l'État.

Plusieurs manifestations sont prévues à l’occasion de la tenue de la séance parlementaire, notamment un sit-in des parents des étudiants à l’étranger qui réclament l’application de la loi sur le "dollar étudiant" et un autre des enseignants contractuels du primaire, alors que les fonctionnaires observent une grève générale.

Une manifestation est en outre prévue à 16 heures à Beyrouth à l’appel de plusieurs groupes de la contestation, et doit se diriger du ministère de l’Intérieur à Sanayeh vers le Parlement.