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Agenda - Hommage

Tony Hafez, le gentleman au cœur tendre...

Il ne peut s’agir que d’un cauchemar dont nous tardons un peu trop à nous réveiller. Toi  ? Partir comme ça à la fleur de l’âge, fauché par ce virus sans pitié qui ravit les êtres aimés aux leurs  ? Toi, dont nous avons accompagné au jour le jour ta bataille avec le Covid qui semblait bien douce au début, puis qui s’est muée en un film d’horreur  ?

La petite toux anxieuse dont tu te plaignais les premiers jours de ta contamination était en réalité le travail de sape ravageur que le virus, installé dans tes poumons, était en train de fomenter silencieusement. Tes chutes d’oxymétrie qui se succédaient en dépit de l’oxygène insufflé par l’extracteur nous maintenaient en apnée. Pourtant, nous étions loin, très loin d’imaginer un seul instant que l’issue serait fatale. Non. Pas toi. Impossible. Tu avais fêté le Nouvel An avec notre lionne, ta tendre épouse, à la maison, en y mettant tout ton cœur, avec cotillons et tout ce qui faisait pschitt. Tu avais tenu à faire un pas bien assuré dans cette nouvelle année qui allait avoir raison de toi.

2021. L’année sans nom. La dernière pour toi en ce bas monde. Tony, que dire de toi qui ne soit déjà dit et redit  ? Que tu étais un gentleman, un homme au cœur tendre, la bonté incarnée. Que tu auréolais tes amitiés avec une bienveillance hors norme. Fervent mélomane, tu t’échappais dans le monde de la musique classique et de l’opéra lorsque tu avais besoin de retrouver ta bulle. Ta passion pour les Jaguar était devenue aussi légendaire et ancrée que ton orthodoxie que tu clamais haut et fort, avec fierté.

Papa exemplaire, tu couvais Elena et Laetitia de ton amour. Elles qui sont aujourd’hui inconsolables de ton départ. Il n’est pas d’épreuve plus difficile que d’être orpheline de leur papa, alors qu’elles n’ont même pas atteint leur majorité. Leur cœur d’enfant avait besoin du tien qui faisait écho au leur. Que dire de Lara qui est littéralement brisée. Lara qui était prête à deux années de convalescence pourvu que tu rentres à la maison. Mais tu lui as fait faux bond. Tu nous as fait faux bond. Ta volte-face ressemblait à une capitulation.

Pourtant, tu aimais la vie et le Covid t’effrayait. Surtout lorsque tu as vu tes propres amis tomber l’un après l’autre, vaincus par ce monstre. Il y eut juste un moment miraculeux. Un répit pour nous toutes. Suite à la visite de Lara chez Mar Charbel, tu avais montré des signes d’amélioration, allant même jusqu’à réclamer un Nescafé  ! Mais cette éclaircie fut de très courte durée. Dès le lendemain, les besoins en oxygène ne faisaient qu’augmenter, les lésions pulmonaires aussi. Le virus prenait le dessus. Ton état s’est dégradé très rapidement et les 24 h aux soins intensifs et ton intubation furent tes derniers moments, abrégés. Ton cœur a lâché ton corps et tu es parti vers des cieux plus cléments, laissant tes filles, ta femme et tes sœurs dévastées par le chagrin et profondément choquées.

Bon voyage, Tony, ce n’est qu’un au revoir, pas un adieu.

De notre côté, nous te faisons la promesse de veiller sur les tiens.

Lara, quant à toi, sois sans crainte : «  You’ll never walk alone  »… BLBNA  !

Il ne peut s’agir que d’un cauchemar dont nous tardons un peu trop à nous réveiller. Toi  ? Partir comme ça à la fleur de l’âge, fauché par ce virus sans pitié qui ravit les êtres aimés aux leurs  ? Toi, dont nous avons accompagné au jour le jour ta bataille avec le Covid qui semblait bien douce au début, puis qui s’est muée en un film d’horreur  ?
La petite toux...