L'armée a distribué plus de 6 milliards de L.L. en deux jours aux sinistrés

L'armée libanaise a distribué au cours des deux derniers jours plus de six milliards de livres libanaises aux sinistrés de la double explosion au port de Beyrouth, dans les différents quartiers dévastés, a annoncé l'institution militaire sur son site web. 

Mardi, la troupe a distribué 4,03 milliards de livres libanaises, réparties entre 622 logements détruits ou abîmés par la déflagration, dans les quartiers de la Quarantaine, Mar Mikhaël, la Corniche du Fleuve, Jeïtaoui, Sassine, Medawar, Rmeil, Roum, Rizk, le secteur du Palais de Justice, Tabaris, Bourj Hammoud et Dora. La veille, les militaires avaient procédé à la distribution de ces compensations financières pour un montant de 2,03 milliards de livres, afin d'aider à la reconstruction de 356 logements. Ces aides financières seront encore distribuées mercredi dans les mêmes quartiers, ainsi qu'à Aïn Mreissé, a précisé l'armée. 

Selon le mécanisme de compensation établi par l'armée et le mohafazat de Beyrouth, sur la base d'une liste de bénéficiaires dressée selon des critères de priorité, 60% des frais de réparations avancés par les sinistrés sont couverts par les aides financières octroyées par l'État, pour les logements ayant subi des dégâts estimés à moins de 20 millions de livres. Ces aides sont plafonnées à 20 millions de livres de frais de réparations par habitation.

Mi-janvier, le président de la République Michel Aoun avait signé un décret autorisant l'ouverture d'une ligne de crédit exceptionnelle de 50 milliards de livres libanaises pour le Haut comité de secours, afin que cette institution poursuive la distribution. Ce montant venait s'ajouter aux 100 milliards de L.L. déjà alloués dans ce cadre par l'État. Au taux officiel de 1.507 livres pour un dollar, qui n'est plus utilisé que pour quelques transactions bancaires, 50 milliards de livres valent environ 33,17 millions de dollars. Mais au taux moyen en vigueur sur le marché noir, entre 8 900 et 9 100 L.L. pour un dollar, qui est devenu un des seuls moyens pour les Libanais d'obtenir des billets verts, ce montant ne correspond plus qu'à 5,55 millions de dollars. Plusieurs estimations des dégâts ont été réalisées, mais la plus complète est à mettre au crédit de de la Banque mondiale, l’ONU et l’Union européenne, qui ont publié fin août un premier bilan chiffrant entre 3,8 et 4,6 milliards de dollars la facture des dégâts, pour des pertes économiques s’élevant entre 2,9 et 3,5 milliards de dollars.

Dans un communiqué publié début février, l’Association libanaise pour le droit à l’information des contribuables (Aldic) avait vigoureusement dénoncé la récente décision n° 47/1 du ministère des Finances, énonçant les modalités d’application de la loi sur les exonérations fiscales dont bénéficient les rescapés de la double explosion. Spécifiquement l’article n° 4 impose aux contribuables entrant dans la catégorie des victimes de la tragédie du 4 août de considérer les dons reçus en cette qualité comme des revenus imposables.