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Dernières Infos - Turquie

Les manifestations étudiantes continuent, nouvelles arrestations




Les manifestations étudiantes continuent, nouvelles arrestations

Des étudiants turcs lors d'échauffourées avec la police à Ankara le 2 février 2021. Photo AFP/Adem Altan

 La police turque a arrêté mardi plusieurs dizaines de personnes participant à de nouvelles manifestations d'étudiants qui ne montrent aucun signe d'essoufflement en dépit de la violente répression des autorités.

Au moins une cinquantaine de manifestants ont été interpellés alors qu'ils tentaient de se rassembler dans le district de Kadiköy, sur la rive asiatique d'Istanbul, la police tirant des grenades lacrymogènes et des balles en plastique pour disperser les protestataires, selon un photographe de l'AFP.

Les manifestants réclamaient la démission d'un recteur d'université nommé par le président Recep Tayyip Erdogan et exigeaient la libération d'étudiants arrêtés la semaine dernière.

La tenue de ce rassemblement avait été déclarée illégale par les autorités quelques heures auparavant, mais plusieurs centaines de protestataires, auxquels se sont joints des députés de l'opposition, ont tenté de braver cette interdiction.

Des habitants de Kadiköy, bastion libéral hostile à M. Erdogan, ont exprimé leur soutien aux manifestants par un concert de casseroles et d'avertisseurs sonores, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

Depuis le mois dernier, des étudiants de la prestigieuse Université du Bosphore (Bogazici, en turc) à Istanbul manifestent contre leur nouveau recteur, Melih Bulu, en raison de ses liens passés avec le parti de M. Erdogan.

Les manifestations ont semblé gagner en intensité ces derniers jours après l'arrestation samedi de quatre étudiants accusés d'avoir accroché un tableau que les autorités jugent insultant envers l'islam.

Ce tableau montrait un drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT, ornant la Kaaba, un édifice cubique datant du VIIe siècle, situé au centre de la cour de la grande mosquée de la Mecque (Arabie saoudite), lieu le plus sacré de l'islam.

Dans la capitale, Ankara, des dizaines de personnes qui s'étaient rassemblées mardi en soutien aux étudiants arrêtés à Istanbul ont été interpellés par les forces de l'ordre, selon un photographe de l'AFP.

Les manifestants, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Nous n'allons pas baisser les yeux" et scandant "Nous ne voulons pas de recteur sous tutelle !", ont été dispersés manu militari par les forces de l'ordre alors qu'ils venaient d'entamer une marche.

Certains policiers ont traîné des manifestants au sol et leur ont asséné des coups de pieds, selon le photographe de l'AFP.

Dans ce contexte explosif, le réseau social Twitter a signalé mardi un tweet dans lequel le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu qualifiait de "déviants LGBT" les manifestants arrêtés samedi, restreignant sa visibilité.

Twitter a estimé que ces déclarations, qui ont suscité l'indignation de nombreux internautes, violaient ses règles "en matière de conduite haineuse".

"Devrions-nous tolérer que les déviants LGBT insultent la sainte Kaaba et tentent d'occuper le rectorat ? Bien sûr que non", a notamment écrit M. Soylu dans son tweet.

Lundi soir, 159 étudiants ont été interpellés à Istanbul lors de l'une des manifestations liées à l'Université du Bosphore, et 98 d'entre eux ont été libérés mardi, selon un communiqué du gouverneur d'Istanbul.

 La police turque a arrêté mardi plusieurs dizaines de personnes participant à de nouvelles manifestations d'étudiants qui ne montrent aucun signe d'essoufflement en dépit de la violente répression des autorités.Au moins une cinquantaine de manifestants ont été interpellés alors qu'ils tentaient de se rassembler dans le district de Kadiköy, sur la rive asiatique d'Istanbul, la...