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Dernières Infos - Justice

Le Vatican jugera la "Dame du cardinal", accusée de détournement de fonds


Le Vatican jugera la

La place Saint-Pierre au Vatican, le 11 mars 2020. Photo d'archives AFP

Le tribunal de l'Etat de la Cité du Vatican a annoncé lundi qu'il allait juger une Italienne soupçonnée de "détournements de fonds en bande organisée", mais a renoncé à demander son extradition depuis l'Italie.

Cecilia Marogna, une jeune consultante italienne qui s'était vu confier un demi-million d'euros par le Saint-Siège sur un compte en Slovénie, avait été arrêtée à la mi-octobre à Milan, en vertu d'un mandat d'arrêt international émis par Interpol à la demande des enquêteurs du Vatican.

Les révélations dans la presse italienne sur cette femme mystérieuse, surnommée la "Dame du cardinal" ou la "Dame aux 500.000 euros", ont contribué à alourdir les soupçons sur le cardinal Angelo Becciu, un prélat de haut rang congédié soudainement le 24 septembre par le pape François pour des soupçons de malversations.

Selon un communiqué du procureur du Vatican publié lundi, le procès de Cecilia Marogna est "imminent". La justice vaticane avait dans un premier temps réclamé son extradition, mais s'est ravisée. L'Italienne, brièvement emprisonnée en octobre à Milan, comparaîtra donc libre devant le tribunal du Vatican. Le court communiqué de la justice vaticane ne fait aucune mention de la participation du cardinal Becciu au futur procès. Une série de fuites de documents dans la presse italienne, après le congé donné à l'influent cardinal, avait révélé l'existence de Cecilia Marogna et de son rôle trouble.

La consultante a reconnu dans des entretiens à la presse avoir reçu un demi-million d'euros de la Secrétairerie d'État (gouvernement central du Vatican) pour des services de "diplomatie informelle" entre 2013 et 2018. Cette femme de 39 ans a précisé avoir notamment été payée comme médiatrice pour faire libérer des prêtres et soeurs enlevés en Afrique ou en Asie.

La jeune femme est originaire de Sardaigne, tout comme le cardinal Becciu, 72 ans, qui avait pris la décision de la payer lorsqu'il était numéro deux de la Secrétairerie d'Etat, au sommet de la hiérarchie du Vatican.

Plusieurs médias avaient reçu une enveloppe anonyme avec les comptes de sa société slovène, à l'instar de l'émission d'enquête télévisée italienne "Le Iene", qui s'était rendue à Ljubljana pour filmer une simple boîte aux lettres.

L'émission a montré que quelque 200.000 euros avaient été dépensés pour acheter des produits de luxe, par exemple 12.000 euros pour un fauteuil. "Après tant de travail, je pense avoir le droit de m'acheter un fauteuil!" s'était insurgée Cecilia Marogna, se présentant comme une victime des intrigues au Vatican.

Le tribunal de l'Etat de la Cité du Vatican a annoncé lundi qu'il allait juger une Italienne soupçonnée de "détournements de fonds en bande organisée", mais a renoncé à demander son extradition depuis l'Italie.Cecilia Marogna, une jeune consultante italienne qui s'était vu confier un demi-million d'euros par le Saint-Siège sur un compte en Slovénie, avait été arrêtée à la...