L'accord de cessation des hostilités entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au Nagorny Karabakh, où des troupes russes ont été déployées, est un "préalable" pour régler ce conflit sur le long terme, a indiqué lundi le président russe Vladimir Poutine.
"Nous constatons que nos accords tripartites se réalisent progressivement, et nous sommes convaincus que cela crée les conditions préalables pour une résolution complète du conflit sur le long terme", a affirmé M. Poutine, s'exprimant lors de pourparlers à Moscou avec les dirigeants arménien et azerbaïdjanais, Nikol Pachinian et Ilham Aliev. "La situation est maintenant calme dans la région", a-t-il ajouté, soutenant que 48.000 réfugiés ayant fui les combats étaient déjà revenus au Karabakh depuis l'entrée en vigueur de l'accord.
Signé le 9 novembre sous l'égide de Moscou, ce texte avait mis fin à six semaines d'affrontements entre Erevan et Bakou pour le contrôle de la région indépendantiste du Nagorny Karabakh. L'accord a marqué une cuisante défaite militaire de l'Arménie qui a dû rétrocéder une partie du Nagorny Karabakh et d'importants territoires l'entourant. Près de 2.000 soldats de la paix russes ont par ailleurs été déployés sur place, pour assurer le respect du cessez-le-feu.
Depuis novembre, plusieurs incidents meurtriers entre troupes du Karabakh et armée azerbaïdjanaise ont néanmoins menacé la solidité de l'accord.
Lundi, Vladimir Poutine a indiqué que plus de 22.000 engins explosifs avaient été neutralisés par des démineurs russes depuis leur déploiement. Il a ajouté que 800 tonnes de matériaux de construction avaient été livrées dans la région par Moscou.
"Nous accordons une attention particulière au déblocage des échanges économiques et commerciaux, des transports (...) et à l'ouverture des frontières", a affirmé le président russe.
Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Nagorny Karabakh, soutenue par Erevan, avait fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés. La reprise intensive des combats, entre septembre et novembre, a fait plus de 6.000 morts, selon les bilans officiels. Bakou avait alors profité du précieux soutien de la Turquie.
Les plus commentés
Pourquoi était-il inscrit "Tel Aviv" sur la carlingue d'un avion à l'AIB ?
Des « zones sûres » en Syrie pour les réfugiés ? Trop tôt pour le dire, persistent les ONG
Journée de commémoration ce 26 avril à Tripoli : les Mamelouks à l’honneur