
Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan s’entretiennent lors d’une réunion à Ankara, le 6 décembre 2004. Photo d'archives AFP
La Russie et la Turquie vont poursuivre leur coopération militaire, malgré les sanctions américaines visant Ankara, un pays membre de l'OTAN qui a acquis un système de défense antiaérienne russe, a affirmé mardi le chef de la diplomatie russe.
L'acquisition en 2017 du système S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs Etats occidentaux. Les sanctions américaines n'ont été décidées que mi-décembre. "Nous avons confirmé avec la Turquie notre objectif mutuel de développer notre coopération technique militaire", a dit Sergueï Lavrov, recevant son homologue turc Mevlut Cavusoglu à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie.
Le responsable russe a souligné que le président Vladimir Poutine appréciait la détermination de la Turquie à "poursuivre la coopération dans ce domaine, malgré la pression illégitime de Washington".
Les Etats-Unis ont annoncé mi-décembre des sanctions contre la Turquie, interdisant désormais l'attribution de tout nouveau permis d'exportation d'armes à l'agence gouvernementale turque chargée des achats d'armements et l'entrée sur le territoire américain à des dirigeants de cette entité. Le président Recep Tayyip Erdogan y a vu une attaque contre la "souveraineté" de la Turquie. "Nous ne renonçons pas à nos actions à cause de sanctions. Notre accord sur la livraison des S-400 est intervenu avant cette décision" de sanctionner la Turquie, a relevé M. Cavusoglu. "Quel que soit le sujet, y compris le S-400, nous préférons régler les problèmes par le dialogue. Les Etats-Unis ont dit après les sanctions qu'ils étaient pour un dialogue", a-t-il ajouté, selon une traduction en russe de ses propos.
La Russie et la Turquie, bien que rivales sur de nombreux dossiers -Syrie, Libye, Caucase-, se targuent d'entretenir des relations constructives, notamment du fait des bons rapports entre MM. Poutine et Erdogan.
Le rapprochement russo-turc ces dernières années est vu d'un mauvais oeil en Occident, qui voit un membre de l'OTAN s'armer auprès d'un rival géopolitique de premier plan. M. Lavrov a insisté sur le fait que les "sanctions occidentales" n'influaient pas sur la relations entre deux pays "guidés par leurs intérêts nationaux". La Turquie a fait savoir qu'elle allait utiliser le système S-400 sans l'intégrer au réseau de contrôle et de commandement de l'OTAN.
Les plus commentés
« Nous ne sommes pas une partie de l'opposition, nous sommes l'opposition », réitère Gebran Bassil
Le Liban n’a pas besoin d’un nouveau Riad Salamé
Bassil : Le CPL ne sabordera pas le travail de l'exécutif