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Société - Justice

L’activiste Kinda el-Khatib condamnée pour « collaboration avec Israël »

Le jugement relance la crainte que le tribunal militaire soit intrumentalisé à des fins politiques contre les civils.

L’activiste Kinda el-Khatib condamnée pour « collaboration avec Israël »

La militante libanaise Kinda el-Khatib. Photo d’archives ANI

La militante libanaise Kinda el-Khatib a été condamnée lundi par le tribunal militaire à trois ans de prison avec travaux forcés. En détention depuis juin 2020, elle était poursuivie par l’armée libanaise pour « collaboration avec Israël et intrusion en territoire ennemi ». Active depuis le soulèvement de la rue du 17 octobre 2019, elle est connue pour ses messages critiques sur les réseaux sociaux contre la classe politique, particulièrement contre le Hezbollah et le président Michel Aoun. Kinda el-Khatib est en outre accusée d’avoir profité de ses relations présumées avec un journaliste israélien pour faciliter le passage de Charbel Hajj, expert économique, dans une émission télévisée israélienne. Charbel Hajj a été condamné par contumace, dans la même affaire, à 10 ans de travaux forcés et de privation de droit civils.

Kinda el-Khatib a plaidé non coupable, expliquant qu’un journaliste travaillant pour la chaîne israélienne 11, Roy Qaysi, l’avait contactée via Twitter. La militante affirme qu’elle ignorait son identité et qu’elle en avait informé les forces de sécurité lorsqu’elle a appris qu’il était israélien. Elle a également démenti être entrée en Israël, avoir rencontré des Israéliens ou avoir fourni des informations sécuritaires à ces derniers. À l’issue de l’interrogatoire, le commissaire adjoint du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Claude Ghanem, a toutefois demandé à ce que Kinda el-Khatib soit reconnue coupable.

Pour mémoire

Kinda el-Khatib poursuivie pour collaboration avec Israël

« Nous allons faire appel auprès du tribunal de Cassation militaire », affirme à L’OLJ son avocate Jocelyne Rahi, qui préfère ne pas s’étendre sur le sujet car l’affaire est toujours en cours. « Le chemin est long, nous allons continuer à nous battre », ajoute Yasmine, la sœur de Kinda el-Khatib. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu devant le tribunal militaire à Beyrouth pour demander sa libération. « Elle est très fatiguée émotionnellement et physiquement », dit Yasmine. « Peu lui importe la sentence de trois ans, être considérée comme un agent israélien est une honte pour elle », poursuit-elle, avant d’ajouter : « Ma sœur est une victime politique. » Ces condamnations ont relancé les craintes que le tribunal militaire soit utilisé comme une arme politique visant à faire taire les voix contestataires en les accusant d’intelligence avec l’ennemi. Le metteur en scène et acteur libanais Ziad Itani avait été accusé d’espionnage au profit d’Israël en 2018, avant d’être innocenté.

L’ONG Human Rights Watch a d’ailleurs mis en garde contre l’instrumentalisation du tribunal militaire à des fins politiques contre des civils. « Le tribunal militaire ne devrait pas avoir la juridiction de juger des civils, d’autant que les procédures officielles des normes internationales ne sont pas respectées », explique Aya Majzoub, chercheuse sur le Liban auprès de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. « Les personnes qui ont été jugées par le tribunal ont décrit des situations de détentions secrètes, d’interrogatoires sans avocat, de mauvais traitements et de torture, d’aveux extorqués sous la torture, des sentences délivrées sans explication, apparemment arbitraires, et une possibilité limitée de faire appel. » L’ONG Amnesty International avait pour sa part demandé que les autorités judiciaires libanaises « défèrent immédiatement » cette affaire devant la justice civile.


La militante libanaise Kinda el-Khatib a été condamnée lundi par le tribunal militaire à trois ans de prison avec travaux forcés. En détention depuis juin 2020, elle était poursuivie par l’armée libanaise pour « collaboration avec Israël et intrusion en territoire ennemi ». Active depuis le soulèvement de la rue du 17 octobre 2019, elle est connue pour ses messages...

commentaires (18)

Je propose que l'OLJ garde une page ouverte de support pour Kinda al-Khatib. Je propose aussi qu'une association de support soit formée au niveau National et International . Des journaux Européens seront intéressé a publier sa cause.

DRAGHI Umberto

12 h 24, le 18 décembre 2020

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Commentaires (18)

  • Je propose que l'OLJ garde une page ouverte de support pour Kinda al-Khatib. Je propose aussi qu'une association de support soit formée au niveau National et International . Des journaux Européens seront intéressé a publier sa cause.

    DRAGHI Umberto

    12 h 24, le 18 décembre 2020

  • Je conseille aux juristes militaires la lecture d une pièce de théâtre de Friedrich Dürrenmatt «  la panne » Cela leur donnera une idée de ce qu est une parodie de justice Dr LABAKI FADI

    fadi labaki

    13 h 52, le 17 décembre 2020

  • Encore une injustice de notre justice. D’autant plus quand elle est militaire. Ce n’est pas très glorieux de s’en prendre à une jeune fille engagée pour son pays et de baisser lâchement les bras de la justice devant les armes des milices engagées pour des pays étrangers, l’Iran et la Syrie.

    Saleh Issal

    07 h 44, le 17 décembre 2020

  • Un régime démocratico-dictatorial ou la noble constitution n'est utilisée que pour protéger les intouchables. Cette pauvre jeune fille actuellement faible sans probablement aucune allégeance a un parti politique devra payer injustement et très cher une faute que l'on essaye de lui attribuer. Réexaminez votre conscience , si toute fois il vous en reste une. Reconquériez l'appréciation du peuple Libanais.

    DRAGHI Umberto

    18 h 19, le 16 décembre 2020

  • Elle n'a pas honte notre justice de laisser en libertée des milices avec des armes ? Elle n'a pas honte notre justice de laisser les collaborateurs vendre notre pays au Iraniens trahissant la cause arabe ? Elle n'a pas honte notre justice de laisser les corrompus en libertée ? Elle n'a pas honte cette justice de s'attaquer au plus faible sans défenses, et de protéger les voleurs, les assassins et les mafieux ? Quelle honneur d'être condamnée par cette justice, au moins cela veut dire qu'on est propre et juste quand on est visé par le mal. Que ceux qui disposent encore d'un brin de jugement de Salomon démissionnent sur le champs de cette justice, avant d'être complices du diable. Ehhh Tfeehhh !! Wou alf marra tfeehhh !!

    Aboumatta

    16 h 39, le 16 décembre 2020

  • CHOU 3AYB ! CEUX QUI COLLABORENT AVEC ISRAEL ET FONT LE JEU D,ISRAEL SONT CEUX QUI POUR LE COMPTE D,AUTRUI ONT DETRUIT LA LIBERTE, L,ECONOMIE ET LES FINANCES DU PAYS EN S,ATTAQUANT AUX PAYS ARABES FRERES ET GUERROYANT TOUT AUTOUR. QUE LA JUSTICE OSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 45, le 16 décembre 2020

  • En tout cas cette condamnation prouve une chose, l’indépendance politique de Kinda. Si elle était affiliée à n’importe quel parti elle aurait été acquittée. Pour cette valeur unique au Liban, Kinda mérite de devenir notre première présidente, non-masculine, et non-chrétienne. Elle le deviendra!

    Gros Gnon

    14 h 08, le 16 décembre 2020

  • On traduit Kinda devant le tribunal militaire et on la condamne aux travaux forces parcequ'elle a parle au telephone avec un journaliste Israelien sans savoir sa nationalite. Par contre l'institution militaire et ses juges gallonnes ne se soucient aucunement de l'explosion de 2750 tonnes d'EXPLOSIFS au port de Beyrouth. "La justice militaire est a la justice ce que la musique militaire est a la musique" disait le grand Georges Clemenceau.

    Michel Trad

    13 h 48, le 16 décembre 2020

  • Guy Béart chantait "Le premier qui dit la vérité, Il doit être exécuté. Le premier qui dit la vérité, Il doit être exécuté....."... Jeunes, on aimait la mélodie... Aujourd'hui on compte nos martyrs tout en répétant les paroles... Aaakh ya Lébnèn...

    Wlek Sanferlou

    13 h 02, le 16 décembre 2020

  • Il faudrait l' extrader ves les Emirats...

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 02, le 16 décembre 2020

  • Honte au tribunal militaire qui reste à l’écart de l’explosion meurtrière qui a secoué le pays pour se concenter sur un fait banal pour répondre aux exigences des vendus d’une personne civile qui a eu des contacts avec un journaliste Israélien pendant que tous pseudos ennemis d'Israël s’entretiennent depuis des décennies avec leurs ennemis à cause desquels ils ont détruit le pays sous leur étiquette de résistants. Comment des tonnes de matières explosives ont trouvé refuge dans des hangar sous le nez et la barbe des renseignements militaires? Et comment des marchandises destinées au peuple libanais se retrouvent en Syrie alors qu’ils sont subventionnés par l’argent du peuple sans parler d’autres trafics d’armes et de mercenaires qui n’ont pas l’air de trop inquiétés notre armée? Il serait peut être temps de poser ces questions au plus haut gradé mais ils l’ont occupé avec une autre affaire hautement plus importante que tout ce qui se trame sur notre territoire puisque les vendus l’ont décidé.

    Sissi zayyat

    10 h 58, le 16 décembre 2020

  • Le "Liban fort" et démocratique s'illustre en poursuivant avec acharnement une opposante civile à l'aide d'un tribunal militaire ! Mais alors, dites...ceux qui mènent des pourparlers ( indirects, il est vrai) avec Israël pour l'exploitation du pétrôle, la délimitation des frontières etc., que sont-ils pour ce "tribunal militaire"...exactement ? Des "ombres" utiles...et probablement lucratives à l'avenir...donc intouchables ??? Quelle chance pour ce tribunal militaire d'avoir cette jeune espionne civile dangereuse...et féminine à se mettre sous la dent, pour justifier sa fonction...militaire. Le "Liban fort" ainsi que ses "responsables forts" peuvent dormir tranquilles...! - Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 20, le 16 décembre 2020

  • Pauvre pays. Des Loosers par excellence. Le libanais est dépouillé de tout. Tué et assassiné chez lui , à la maison par une explosion semi atomique, des responsables impassibles n’ayant aucune empathie envers le peuple. Pays à plat économiquement, financièrement, socialement...Et voilà le crime du siècle pour ces responsables..... une personne qui a eu des contacts avec un ennemi. Alors que les ennemis de l’intérieur sont de loin plus dangereux que ceux de l’extérieur. Loosers....

    LE FRANCOPHONE

    08 h 50, le 16 décembre 2020

  • "Le tribunal militaire ne devrait pas avoir la juridiction de juger des civils". C'est l'éternel problème au Liban. Le rôle confié à l'armée est celui qu'on retrouve sous tous les régimes totalitaires. En démocratie, l'armée a pour mission la défense de la PATRIE et de ls NATION, pas de l'ETAT! Sa place est aux frontières (ce qu'on lui refuse), pas sur les routes ou sur les places. La justice militaire est une institution interne à l'armée. Son rôle est de juger les militaires qui ont manqué au règlement militaire. Aucun civil ne devrait y être inculpé. Plus encore, si un militaire commet un crime ou un délit, il sera jugé par un tribunal civil, et, éventuellement, en plus par un tribunal militaire qui pourra lui infliger des sanctions prévues par le règlement militaire. En tous cas, vous êtes prévenu: quoi que vous fassiez ou ne fassiez pas, quelles que soient les preuves de votre innocence, vous savez ce qu'il en coûte de s'en prendre au Hezbollah!

    Yves Prevost

    07 h 03, le 16 décembre 2020

  • Egypte, Jordanie, Emirats, Bahrein, Arabie, Soudan, Maroc, le Liban ne va pas vivre éternellement dans une politique de déni, pour des causes perdues d’avance et qui ne sont dans tout les cas pas les siennes

    Liban Libre

    01 h 02, le 16 décembre 2020

  • Patience la région est en train de changer a une vitesse grand V, tu prends le train en marche ou tu restes dans le can des losers, terré sous terre comme un rat dans son bunker. Je vous le dis bientôt cette jeune fille sera une héroïne et les agents syriens et iraniens seront en prison, la roue tourne et vite.

    Liban Libre

    00 h 58, le 16 décembre 2020

  • Le Liban qui commence à ressembler à la Syrie il était quand même temps! On n’est pas voisin pour rien et eux ont ôté la vie à leurs concitoyens alors que nous c’est notre pognon et nos cervelles qu’on veut nous piquer ! Messieurs les dirigeants essayez de sortir du pays et vous recevrez l’accueil qui se doit partout dans le monde dictateurs de pacotille capable d’infliger des travaux forcés à une femme vous avez même perdu votre vergogne , votre moralité et votre âme !

    PROFIL BAS

    00 h 47, le 16 décembre 2020

  • Pour tous les crimes qu’on comment à gauche et à droite au Liban, celui-ci semble être le pire... Et de toutes manières, comme France et Allemagne ou Athènes et Sparte, un jour le Liban sera l’allié de son voisin du sud. Vaut mieux donc repousser la condamnation à une date ultérieure et comme ça, d’ici à ce que la paix entre nations ait lieu, ça éviterait paperasse et maux de tête à tout le monde.

    Punjabi

    00 h 42, le 16 décembre 2020

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