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Dernières Infos - Armes chimiques

ONU et OIAC déplorent des déclarations incomplètes de la Syrie

L'entrée du laboratoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à Rijswijk, près de La Haye. Photo d'archives AFP

L'ONU et l'OIAC ont déploré vendredi lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité des déclarations incomplètes de la Syrie sur ses armes chimiques, la Russie, soutien de Damas, rejetant des "spéculations" et les pressions de l'Occident.

"Le Secrétariat technique de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) continue d'évaluer qu'à ce stade, en raison de lacunes, incohérences et divergences non résolues, la déclaration soumise par la Syrie ne peut être considérée comme exacte et complète conformément à la Convention sur les armes chimiques", a déclaré Izumi Nakamitsu, Haute représentante pour les Affaires de désarmement à l'ONU. Elle a souligné que 19 questions restaient en suspens. "L'une de ces 19 questions concerne une installation de production d'armes chimiques déclarée par la Syrie comme n'ayant jamais été utilisée pour la fabrication d'armes chimiques", a précisé Fernando Arias, directeur de l'OIAC. Il n'a pas précisé sa localisation mais assuré que des preuves avaient été trouvées depuis 2014 sur le recours à cette installation pour des armes chimiques.

Les enquêteurs de l'OIAC ont accusé le régime de Bachar el-Assad d'attaques au gaz sarin et au chlore en 2017 en Syrie. La Russie et la Syrie ont rejeté les accusations, affirmant que les puissances occidentales avaient politisé le travail de l'OIAC.

"Ce que nous rejetons, ce sont les spéculations et les campagnes de dénigrement politique qui, malheureusement, empoisonnent de plus en plus souvent l'OIAC", a affirmé l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, en critiquant les méthodes de travail du Secrétariat technique. "Au lieu de recueillir des échantillons sur place, le Secrétariat technique mène des enquêtes à distance, en s'appuyant sur des informations externes ainsi que sur des sources ouvertes", a-t-il dénoncé.

Dans une déclaration conjointe avant la réunion, les membres européens du Conseil de sécurité (Allemagne, Belgique, Estonie, France, Royaume-Uni) ont tenu à apporter leur "plein soutien" à l'OIAC. "Nous avons une confiance totale dans le Secrétariat technique de l'OIAC, son professionnalisme, son impartialité et son expertise bien établie pour mettre en œuvre la Convention sur les armes chimiques et les tâches assignées par les Etats parties", ont-ils dit. Les Etats-Unis ont aussi affirmé qu'ils "soutenaient fortement" l'OIAC.

La Russie et la Syrie sont sous pression depuis des mois par l'ONU et l'OIAC pour apporter des éclaircissements sur des attaques chimiques menées en Syrie et des empoisonnements de ressortissants russes.

Bien que la réunion ait été consacrée aux armes chimiques en Syrie, Fernando Arias s'est longuement étendu sur le dossier de l'opposant russe Alexeï Navalny, empoisonné par un agent innervant de type Novitchok. Il a notamment regretté que Moscou bloque toujours une visite technique de l'OIAC en Russie sur le modèle de celle menée en Allemagne où l'opposant a été soigné.

L'ONU et l'OIAC ont déploré vendredi lors d'une visioconférence du Conseil de sécurité des déclarations incomplètes de la Syrie sur ses armes chimiques, la Russie, soutien de Damas, rejetant des "spéculations" et les pressions de l'Occident.
"Le Secrétariat technique de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) continue d'évaluer qu'à ce stade, en raison de...