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Rejet de l'Europe et des Etats-Unis, éloge de la Russie



Rejet de l'Europe et des Etats-Unis, éloge de la Russie

Juan Guaido lors d'une réunion du Parlement, à Caracas, le 19 novembre 2020. AFP / Cristian Hernandez

Etats-Unis, Europe et de nombreux pays sud-américains ont rejeté lundi les résultats des élections législatives au Venezuela à l'issue desquelles le président Nicolas Maduro s'est emparé de l'unique institution aux mains de l'opposition qui avait appelé au boycott.

La Russie a elle en revanche fait l'éloge d'un "processus électoral (...) organisé de manière plus responsable et transparente que dans certains pays qui ont l'habitude de se présenter comme un +exemple de démocratie+". "Nous partons du principe que la nouvelle Assemblée nationale sera le terrain (...) pour un dialogue constructif entre toutes les forces politiques", a dit le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a lui jugé que le scrutin de dimanche était "une farce politique" qui n'a respecté "aucune norme minimale de crédibilité" et n'a "heureusement dupé que peu" de Vénézuéliens. "La communauté internationale ne peut pas laisser Maduro, qui est au pouvoir de manière illégitime après avoir volé l'élection de 2018, tirer profit d'une seconde élection volée", a-t-il dit dans un communiqué, assurant que les Etats-Unis vont "continuer à reconnaître" l'opposant Juan Guaido comme "président par intérim" du Venezuela.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a lui pointé "le manque de respect du pluralisme politique, la disqualification et la poursuite des dirigeants de l'opposition (qui) ne permettent pas à l'UE de reconnaître ce processus électoral comme crédible, inclusif ou transparent, et ses résultats comme représentatifs de la volonté du peuple vénézuélien".

Dans le concert des condamnations, UE et Etats-Unis ont également été rejoints par le Groupe de Lima -alliance de 16 pays, dont le Canada, le Brésil, la Colombie, le Chili ou le Pérou- qui a appelé "à soutenir les efforts pour le rétablissement de la démocratie" au Venezuela. L'alliance a critiqué le manque de "transparence", et l'absence "d'observateurs internationaux".

Plus tôt, le Brésil avait affirmé que Nicolas Maduro a tenté de "légitimer" son pouvoir dans une "farce électorale". Pour le Royaume-Uni, ces élections sont "profondément entachées d'irrégularités". Comme la Russie allié du Venezuela, le "frère cubain" a salué "la victoire de la révolution et du peuple bolivarien".

Forte abstention

L'appel des principaux partis d'opposition à "rester à la maison" et boycotter ces élections a été massivement suivi, l'abstention atteignant 69%.

Pour le chef de l'opposition Juan Guaido, autoproclamé président par intérim et soutenu par plus de 50 pays, Etats-Unis en tête, "le rejet majoritaire du peuple vénézuélien a été évident (...) Le Venezuela a tourné le dos à Maduro et à sa fraude".

Lors des élections législatives de 2015, où l'opposition avait mis fin à 15 ans d'hégémonie chaviste au parlement unicaméral, la participation avait été de 71% (66,45% en 2010). "Heureuse aube au parfum de victoire. Nous avons une nouvelle Assemblée nationale, nous avons remporté une immense victoire", s'est malgré tout félicité Nicolas Maduro.

La coalition qui soutient le président en place depuis 2013 après le décès d'Hugo Chavez, a obtenu 67,7% des voix sur 82,35% des bulletins dépouillés, a annoncé la présidente du Conseil national électoral (CNE), Indira Alfonzo qui n'a pas précisé la répartition des 277 sièges soumis au vote des 20 millions d'inscrits. La fraction de l'opposition qui a participé au scrutin a obtenu 18% des voix.

Le Venezuela est en proie aux sanctions économiques américaines visant à renverser Nicolas Maduro, dont un embargo pétrolier depuis avril 2019 entraînant des pénuries d'essence.

Etouffé par une inflation galopante (+4.000% sur un an), paralysé dans d'interminables files d'attente pour faire le plein d'essence, fatigué du manque d'approvisionnement en eau et en gaz, et excédé par les brutales coupures de courant, le pays est aux abois.

Juan Guaido, président du parlement depuis 2015, appelle pourtant à "amplifier" ces sanctions. Il a initié lundi une consultation populaire visant à proroger son mandat au-delà de sa date d'expiration, le 5 janvier, et jusqu'à "l'organisation d'élections libres, justes et transparentes".

En demandant aux Vénézuéliens s'ils "rejettent" les élections organisées dimanche par le pouvoir, il défend ainsi l'idée que s'il n'y a pas d'"élection légitime", les résultats du vote précédent restent en vigueur "C'est l'occasion de transformer ce rejet" des élections "en force, en mobilisation", a-t-il lancé.

Etats-Unis, Europe et de nombreux pays sud-américains ont rejeté lundi les résultats des élections législatives au Venezuela à l'issue desquelles le président Nicolas Maduro s'est emparé de l'unique institution aux mains de l'opposition qui avait appelé au boycott.La Russie a elle en revanche fait l'éloge d'un "processus électoral (...) organisé de manière plus responsable et...