L’association « Cri des déposants » a appelé hier, lors d’une conférence organisée au Club de la presse (Furn el-Chebback), à un rassemblement « massif » à la place des Martyrs ce samedi à 11h, pour faire « entendre le cri des déposants aux responsables ».
Dénonçant les banques « qui retiennent illégalement l’argent des déposants » et qui refusent « de baisser les taux d’intérêt » sur les prêts, le groupe appelle à l’action « pour libérer les dépôts » des Libanais les plus modestes. Il demande aussi la mise en place d’une loi sur le contrôle des capitaux pour mettre fin aux discriminations effectuées par les banques au profit de certains clients en jouant sur le vide juridique ainsi créé.
Contacté, l’avocat Fouad Debs a confirmé que la Ligue des déposants dont il est membre fondateur et qui compte près de 5 000 adhérents potentiels (en attendant l’organisation d’une assemblée générale) participera à la manifestation. Il a souligné que cet appel à manifester était « prévu depuis longtemps et n’a pas été lancé en réaction aux développements récents dans le monde de la finance libanaise ».
Mardi, Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), avait indiqué à la chaîne al-Hadath que l’argent des Libanais « n’était pas à la BDL mais dans les banques », notant que ces dernières ne font que « gérer les risques » et se félicitant du fait qu’aucune d’entre elles n’ait annoncé avoir fait faillite.
commentaires (1)
"... notant que [les banques] ne font que « gérer les risques » ..." - Ah ouais? En fait de gérer les risques, elles les rejettent surtout sur les déposants. Les gros, ou plutôt ceux qui "l’ont vu " (c.à.d. qui avaient les "insider informations" nécessaires) ont pu transférer leurs dépôts à l’étranger. Pour les autres, plus le déposant est petit, plus il supporte de risque. Surtout ceux qui n’avaient que des comptes courants, c.à.d. aucun dépôt rapportant des intérêts, et auquels les banques prétendent vouloir faire "partager les risques"...
Gros Gnon
06 h 39, le 03 décembre 2020