Armé de sa volonté de vie, le phénix libanais, (es)soufflé par l’apocalypse cauchemardesque du 4 août, reprend son souffle. Et si les pires événements qu’il a vécus n’égrènent du lexique que le chaos et la destruction, Beyrouth est loin d’avoir dit son dernier mot. Le festival Beirut Chants, qui vient de lancer sa 13e saison, en est la preuve car la vie a germé hier soir, ô combien, au cœur même de la mort. Entre la persistance rythmique des quatre scherzos de Frédéric Chopin et les péroraisons passionnées de ses quatre ballades, Abdel Rahman el-Bacha a déployé un torrent instrumental roulant irrépressiblement les majestueuses harmonies romantiques, ce cri poussé par les mille et une voix du génie franco-polonais vers une gloire réconfortante. Ces œuvres puissantes, concentrées, révèlent, selon le virtuose libanais, l’art intense de Chopin, toujours lyrique mais capable de tristesse, de joie lumineuse, de chaos, de prière et de désespoir. « Je pense que le Liban vit cela dans sa chair en ce moment », a-t-il dit à L’Orient-Le Jour, suite à ce concert qui restera gravé dans les annales.
Culture - Concert
La volonté de vie réveille Beyrouth de son agonie
OLJ / Par Alain E. ANDRÉA, le 02 décembre 2020 à 00h01
commentaires (1)
les concerts devaient être retransmis par 2 chaines de télé, nous les attendons toujours...
christiane sacy
07 h 01, le 03 décembre 2020