Le bureau de presse du chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, s'en est pris mercredi à l’ambassadrice des États-Unis, Dorothy Shea, dénonçant encore une fois le fait qu'elle n'ait pas présenté de preuves de corruption contre M. Bassil frappé depuis début novembre par des sanctions américaines.
"Les sanctions contre le chef du CPL, Gebran Bassil, sont un exemple clair de la manière dont Washington tiendra les corrompus pour responsables", a déclaré mercredi Mme Shea, selon des propos rapportés par la presse libanaise. Elle a aussi appelé l'Etat libanais à "entreprendre des réformes immédiates".
Le bureau de presse de M. Bassil a rétorqué dans un communiqué affirmant qu'il n'était pas "nécessaire de répondre à nouveau à l'ambassadrice américaine tant qu'elle se répète sans apporter aucune preuve d'accusation de corruption contre le chef du CPL, et tant que l'Etat libanais ne reçoit aucun dossier contenant une information, ou un document" à ce sujet. Le bureau de presse demande en outre au "ministère libanais des Affaires étrangères de rappeler à l'ambassadrice américaine la nécessité de respecter les principes diplomatiques et de ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures du Liban, en particulier quand il s'agit d'atteintes inacceptables contre des représentants du peuple libanais".
Début novembre, le département américain du Trésor avait sanctionné M. Bassil en vertu de la loi Magnitsky en l'accusant de corruption, abus de pouvoir et soutien au Hezbollah. Le Trésor américain avait affirmé que les différentes fonctions que le chef du CPL a occupées au sein de l’exécutif libanais, notamment à la tête des Télécommunications, de l’Énergie et des Affaires étrangères, "ont été marquées par des accusations significatives de corruption". M. Bassil a été également pointé du doigt pour son alliance avec le Hezbollah qui lui a permis de "perpétuer le système de corruption en place et d’empêcher l’engagement des réformes dans des secteurs-clés".
Mi-novembre, dans un entretien accordé à la chaîne al-Hadath, M. Bassil avait affirmé : "S'il y a des preuves de corruption contre moi, je quitterai la vie politique". Mais l'ambassadrice américaine à Beyrouth avait indiqué le 9 novembre dernier que les Etats-Unis s'efforcent "de rendre autant d'informations accessibles que possible lors de l'annonce des désignations, mais comme c'est souvent le cas, certaines de ces informations ne peuvent pas être diffusées". Elle a aussi précisé que M. Bassil pouvait contester cette désignation devant le tribunal des Etats-Unis, tel qu'il en avait exprimé le souhait.
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