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Monde - Cabinet d’audit

Une ONG britannique anticorruption demande qu’EY soit interdit d’appels d’offres publics

Une ONG britannique anticorruption demande qu’EY soit interdit d’appels d’offres publics

Le cabinet Ernst & Young était également chargé de l'audit 2018 de la Banque du Liban. Photo d'archives AFP.

L’ONG Spotlight on Corruption a demandé à une agence gouvernementale britannique d’interdire au géant du conseil et de l’audit Ernst &Young (EY), impliqué dans plusieurs scandales, dont Wirecard ou Danske Bank, de participer à des appels d’offres publics au Royaume-Uni pour trois ans. Cette entreprise était également chargée, avec le cabinet Deloitte, de l’audit 2018 de la Banque du Liban (BDL), qui n’a été rendu que le 30 juin de cette année, contre le 13 mars 2019 pour la Banque centrale américaine (Fed), soit avec un peu plus d’un an de retard. Plusieurs financiers ont pointé du doigt des pratiques comptables non conventionnelles et rejettent en partie la faute sur les cabinets d’audit, dont E&Y, qui ont laissé ces pratiques perdurer pendant des années.

« EY est lié à une série de récents scandales », argumente Spotlight dans une lettre au service commercial de la Couronne dont l’AFP a obtenu copie hier. « En particulier, nous demandons que soit examinée la capacité d’EY à proposer des services dans deux appels d’offres gouvernementaux à venir pour de l’audit ou du conseil, ou encore des services juridiques », ajoute Spotlight. L’association accuse EY de « manquements professionnels graves » et demande aussi au gouvernement britannique d’ordonner une évaluation indépendante, aux frais d’EY, sur la cause de ses récentes failles et sur la manière d’y remédier. Interrogé par l’AFP, EY a dit « s’opposer fortement à la description que fait d’EY Spotlight on Corruption ». « Nous travaillons dans un secteur très réglementé et prenons nos responsabilités très au sérieux », ajoute le groupe de conseil dans un communiqué.

Ernst & Young (EY) était chargé de valider les comptes de la société allemande de paiements électroniques Wirecard, l’une des plus retentissantes faillites récentes. Le groupe d’audit fait maintenant l’objet de centaines de poursuites de la part d’investisseurs, entre autres, en Allemagne. EY est aussi mis en cause pour ne pas avoir identifié des irrégularités comptables massives dans le groupe d’hôpitaux NMC Health aux Émirats arabes unis, aujourd’hui en dépôt de bilan et dont les administrateurs le poursuivent. Spotlight on Corruption met aussi en avant un « cas de blanchiment d’argent lié à l’or à Dubaï, où EY aurait dû signaler un cas de blanchiment d’argent sale et notifier des inquiétudes sur les comptes de son client, Kaloti, qui achetait de l’or à des organisations de crime organisé ».

Dans cette affaire, la justice britannique a condamné en avril le géant de l’audit à verser près de 10 millions d’euros de dommages et intérêts à un lanceur d’alerte licencié après avoir mis en cause les pratiques de Kaloti. Spotlight estime aussi qu’EY aurait dû alerter sur des milliards d’euros de transactions douteuses dans les comptes de la première banque danoise Danske Bank lorsqu’il les auditait en 2014.

Enfin, EY, aux côtés de son concurrent PwC, l’un des quatre grands cabinets mondiaux de conseil et audit, est également sur la sellette pour ne pas avoir dénoncé des manquements chez le fonds London Capital and Finance, dont la cessation d’activité a coûté une partie de leurs économies à des milliers de petits investisseurs.

L’ONG Spotlight on Corruption a demandé à une agence gouvernementale britannique d’interdire au géant du conseil et de l’audit Ernst &Young (EY), impliqué dans plusieurs scandales, dont Wirecard ou Danske Bank, de participer à des appels d’offres publics au Royaume-Uni pour trois ans. Cette entreprise était également chargée, avec le cabinet Deloitte, de l’audit 2018 de la...

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Tous pourris, partout dans le monde...

NAUFAL SORAYA

07 h 05, le 17 novembre 2020

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  • Tous pourris, partout dans le monde...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 05, le 17 novembre 2020

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