L'ex-Premier ministre libanais et chef du Courant du Futur, Saad Hariri, qui a annoncé le 8 octobre sa candidature pour former un nouveau gouvernement après la récusation du Premier ministre désigné Moustapha Adib, est arrivé lundi au palais de Baabda afin de s'entretenir avec le président de la République Michel Aoun.

Cette visite intervient trois jours avant les consultations contraignantes que le chef de l'État doit mener avec les groupes parlementaires afin de désigner le prochain chef du gouvernement. Mais un report de ces consultations reste envisageable selon plusieurs observateurs. Saad Hariri a également prévu de s'entretenir aujourd'hui avec le président du Parlement, Nabih Berry.

Selon notre correspondante Hoda Chedid, M. Hariri promeut l'idée de diriger un gouvernement de spécialistes pour une durée de six mois, chargé de mettre en œuvre le programme de réformes sur lequel l’ensemble des forces politiques se sont accordées dans le cadre de l'initiative du président français Emmanuel Macron.

Le processus de formation d'un cabinet de "mission" conformément à l'initiative française, initié par Moustapha Adib, avait été principalement entravé par l'insistance du tandem Hezbollah-Amal à nommer les ministres chiites, notamment pour le portefeuille des Finances. Selon des sources proches de ce binôme citées par Hoda Chedid, ce dernier maintient ses conditions, même dans le cadre d'un gouvernement de spécialistes.

Le Liban est confronté à sa pire crise économique depuis des décennies et ne s'est pas encore remis de la gigantesque explosion qui a dévasté le port de Beyrouth le 4 août dernier, entraînant la mort de plus de 200 personnes, des milliers de blessés et d'énormes dégâts dans la capitale.