Retour de malades souffrant de diverses pathologies soignés en Jordanie

Un avion affrété par l'ONU a ramené dimanche à Sanaa des civils ayant été soignés pour différentes maladies dans des hôpitaux de Jordanie, a annoncé le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'organisation (Ocha).

"Un vol de l'ONU transportant des civils yéménites et leurs accompagnateurs vient d'atterrir à Sanaa", a tweeté l'Ocha en début d'après-midi. "Grâce au pont aérien médical de l'ONU, les patients ont reçu un traitement en Jordanie pour différentes maladies chroniques pour lesquelles ils ne pouvaient pas être traités au Yémen", a ajouté ce service onusien, sans préciser le nombre de personnes concernées à bord ni les pathologies.

L'ONU a organisé en février deux vols d'évacuation sanitaire de Sanaa vers Amman: le premier avion transportait sept enfants malades et le second vingt-quatre patients. "Neuf malades et leurs accompagnateurs sont arrivés à Sanaa" dimanche à bord de l'avion affrété par l'ONU, a déclaré à la presse le docteur Motahar Darouiche, responsable du pont aérien du côté des rebelles houthis qui contrôlent Sanaa et une bonne partie du nord du Yémen. Selon lui, dix malades yéménites supplémentaires sont en mesure de revenir de Jordanie: "Cinq vont rentrer lundi et les cinq autres après l'achèvement des procédures de rapatriement", a-t-il précisé, sans donner d'indication sur les autres malades transportés en Jordanie. M. Darouiche a plaidé pour une réouverture de l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux afin d'"atténuer les souffrances de milliers de malades ayant besoin de se faire soigner à l'étranger".

La coalition militaire menée par l'Arabie saoudite impose un blocus aérien aux houthis, ce qui a entraîné la fermeture depuis 2016 de l'aéroport de Sanaa.

Les agences de l'ONU l'utilisent ponctuellement pour des opérations humanitaires mais les houthis ont menacé récemment de le fermer totalement en raison, disent-ils, d'une pénurie de carburant.

Le retour des malades de Jordanie intervient après l'accord conclu le 27 septembre en Suisse par le gouvernement et les rebelles, sous l'égide de l'ONU. Cet accord a été considéré comme un signe d'espoir pour un règlement du conflit qui dure depuis six ans et qui a fait des dizaines de milliers de morts, pour la plupart des civils, et a provoqué ce que l'ONU qualifie de pire crise humanitaire dans le monde.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux-tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU.