
Vue aérienne sur le camp de réfugiés de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, le 1er décembre 2019. Photo AFP / ARIS MESSINIS
La Grèce a annoncé mercredi le premier cas de contamination causée par le nouveau coronavirus dans le camp de migrants de Moria, le principal du pays, sur l'île de Lesbos, où vivent dans des conditions insalubres près de 13.000 demandeurs d'asile.
"Un Somalien de 40 ans a été testé positif", a indiqué à l'AFP une source du ministère grec des Migrations. Le réfugié était retourné dans l'île récemment en provenance d'Athènes et se trouve actuellement en bonne santé, selon la même source. Mais il est diabétique et donc vulnérable d'après une source du camp. Toutes les personnes qui ont été en contact avec le réfugié sont soumises "à des contrôles approfondis", a précisé le ministère. Le ministère des Migrations a annoncé également dans un communiqué la "mise en quarantaine" du camp jusqu'au 15 septembre. Seul l'accès au "personnel de sécurité" après que leur température ait été prise sera autorisé.
Plus de 12.700 personnes vivent entassées dans le camp de Moria, dont la capacité d'accueil est de 2.800 places.
Le réfugié somalien dormait en dehors du camp dans l'oliveraie où les nouveaux arrivants s'entassent faute de place dans l'enceinte, a rapporté à l'AFP une source du camp. Un autre cas de contamination au nouveau coronavirus, celle d'un homme de 35 ans originaire du Yémen, avait été enregistré en juillet dans le camp de réfugiés de l'île de Chios.
La Grèce a annoncé vendredi une prolongation jusqu'au 15 septembre du confinement imposé aux migrants dans les camps aux portes d'entrée de l'Europe, sur les îles et à la frontière terrestre du pays, qui connaît une résurgence des cas de coronavirus. La présence de plus de 24.000 demandeurs d'asile dans des camps insalubres, d'une capacité d'accueil de moins de 6.100 places, situés sur les cinq îles de la mer Égée, est une source d'inquiétude pour les autorités. Mais les ONG ont plusieurs fois dénoncé l'enfermement des demandeurs d'asile dans ces structures qui ne sont pas adaptées pour mettre en place les mesures barrières nécessaires. Les nouveaux arrivants sur les îles grecques sont par ailleurs placés en quarantaine dans des structures séparées pour ne pas prendre le risque de contaminer tout le camp. Alors que les arrivées s'étaient taries pendant le confinement, elles ont repris légèrement pendant l'été.
"Contre-productive"
De nombreux réfugiés qui ont obtenu l'asile se trouvent dans l'incapacité de trouver un travail et logement, alors que le gouvernement a décidé de couper les allocations disponibles le temps de l'examen de leur asile. Les groupes de défense des droits des réfugiés et migrants ainsi que le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU ont appelé plusieurs fois le gouvernement à décongestionner les camps sur les îles. Des transferts vers le continent ont été réalisés par le gouvernement grec mais les camps sur les îles restent surpeuplés.
Près de 24.000 demandeurs d'asile se trouvent dans les camps sur les cinq îles du nord de la mer Égée, conçus pour en accueillir 6.100. A Lesbos, Médecins Sans Frontières a été obligé en juillet de fermer un centre permettant d'isoler les personnes atteintes du coronavirus suite à un désaccord sur le terrain où il l'avait installé. L'ONG a critiqué le confinement du camp qui a été renouvelé à plusieurs reprises depuis le 21 mars, une mesure "discriminatoire" et "contre-productive".
Le ministère a affirmé qu'un nouveau clinique permettant l'isolement des malades serait installée durant le mois.
La Grèce, avec 271 décès dus au Covid-19, n'a pas été aussi sévèrement touchée que d'autres pays européens, et aucun décès n'a été enregistré dans les camps de migrants. Mais le taux de contamination est en augmentation depuis le mois d'août, où plus de la moitié des 10 500 cas recensés en Grèce sont apparus. Depuis, le masque est de nouveau obligatoire dans tous les magasins et toutes les administrations publiques. Certaines mesures restrictives, comme la fermeture des bars et des restaurants à minuit, ont également été prises sur certaines îles touristiques ou dans des foyers de contamination.
"Un Somalien de 40 ans a été testé positif", a indiqué à l'AFP une source du ministère grec des Migrations. Le réfugié était retourné...
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