La justice algérienne a réduit dimanche en appel la peine d'emprisonnement de Brahim Laalami, une figure du mouvement de protestation antirégime ("Hirak"), qui retrouve ainsi la liberté, a annoncé une association de défense des détenus.
Brahim Laalami a été condamné en appel par la Cour de Bordj Bou Arreridj, au sud-est d'Alger, à "deux mois de prison ferme, qu'il a déjà purgés", a précisé le comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook.
Placé le 3 juin en détention provisoire après son arrestation la veille, M. Laalami avait été condamné en première instance en juillet à 18 mois de prison ferme pour, entre autres, "outrage à corps constitués" et "outrage à fonctionnaire", selon le CNLD.
Brahim Laalami avait déjà été emprisonné le 21 novembre 2019, puis relaxé le 16 avril, pour avoir appeler plusieurs fois à manifester.
Ce jeune tailleur était notamment sorti seul à Bordj Bou Arreridj en février 2019 avec une grande pancarte contre la candidature à un cinquième mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika.
Quelques jours plus tard éclatait le "Hirak", un soulèvement populaire pacifique sans précédent en Algérie, qui a entraîné la démission de M. Bouteflika début avril 2019.
La justice algérienne a multiplié ces derniers mois les poursuites judiciaires et les condamnations de militants du "Hirak", d'opposants politiques, de journalistes et de blogueurs.
Le 10 août, le journaliste Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir couvert une manifestation du "Hirak", qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an jusqu'à sa suspension il y a quelques mois en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
M. Drareni, dont de nombreuses organisations réclament la libération, sera rejugé en appel le 8 septembre.
Lundi, un autre journaliste et militant prodémocratie, Abdelkrim Zeghileche, a été condamné à deux ans de prison ferme.
Selon un décompte du CNLD, une quarantaine de "détenus d'opinion" sont toujours derrière les barreaux en Algérie.
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