Une "Conférence internationale de soutien et d'appui à Beyrouth et au peuple libanais" est organisée ce dimanche à partir de 15 heures, heure de Beyrouth, à l'initiative de la France qui la coorganise avec les Nations unies après la double explosion qui a dévasté Beyrouth mardi, faisant plus de 150 morts, plus de 6.000 blessés et laissant des centaines de milliers sans abri.
Dans un communiqué publié samedi soir par l'Elysée, cette conférence vise "à mobiliser les principaux partenaires internationaux du Liban et à organiser et coordonner le soutien d’urgence de la communauté internationale", dans le but de "répondre aux besoins les plus immédiats exprimés par les acteurs de terrain et recensés par les Nations Unies, en particulier sur les plans médical, alimentaire, éducatif et de réhabilitation des logements".
Le président français Emmanuel Macron, qui a effectué jeudi une visite au Liban, va prendre la parole en premier. Il sera suivi par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, puis par le président libanais Michel Aoun. Prendront également part à cette conférence vidéo le président américain Donald Trump, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président du Conseil européen Charles Michel ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit. La Chine, la Russie, la Jordanie et l'Egypte doivent également y participer. Selon l'Élysée, l'Iran n'a "pas manifesté sa volonté de participer", alors que "les pays du Golfe - Koweït, Qatar, Émirats arabes unis, Arabie saoudite - ont été invités", l'Élysée précisant n'avoir "aucun doute qu'ils seront représentés".
Samedi matin, Donald Trump avait tweeté "Tout le monde veut aider!", en mentionnant avoir parlé dans la matinée avec Emmanuel Macron, à l'initiative de la réunion.
Vendredi soir, le président Aoun avait reçu un appel de la part de son homologue américain, qui lui a confirmé qu'il participerait dimanche à la visioconférence internationale de donateurs. "Nous ferons une visioconférence dimanche avec le président Macron, les dirigeants du Liban et des dirigeants d'autres pays dans le monde", a tweeté Donald Trump. "Tout le monde veut aider !", a-t-il ajouté, mentionnant avoir parlé de la réunion avec le président français, à l'initiative de la réunion.
"Démarche d'urgence et d'espoir pour l'avenir"
La visioconférence doit marquer le début d'une "démarche d'urgence et d'espoir pour l'avenir" du pays, a indiqué samedi l'Élysée.
L'entourage du président français n'a pas voulu donner le montant de l'aide qui pourrait être dégagée dimanche, mais l'ONU a chiffré à 85 millions de dollars le coût des seuls besoins de santé. "L'objectif immédiat est de pourvoir aux besoins d'urgence du Liban, à des conditions qui permettent que l'aide aille directement à la population", a expliqué l'Élysée, en visant "la consolidation des bâtiments endommagés, l'aide médicale d'urgence, l'aide alimentaire et le restauration des hôpitaux et écoles". "La méthodologie est celle que les organisations internationales utilisent, il y a une nécessité qu'on ne fasse pas de chèque en blanc au gouvernement libanais", a poursuivi cette même source, en faisant valoir qu'il ne s'agissait pas "d"'une question de montant alloué, mais d'efficacité de l'aide".
"Énergie du désespoir"
Samedi, des milliers de protestataires se sont rassemblés dans le centre-ville de Beyrouth, dans un climat de très forte tension, pour crier leur colère suite à la double explosion qui a ravagé Beyrouth. Pour la présidence française, les manifestations "témoignent de l'exaspération, de la détresse de la population, du besoin que les choses changent", en décelant "une "énergie du désespoir, mais prometteuse". "Ce que la France souhaite, c'est que cette expression populaire soit prise en compte, car nous en sommes à un point où le système politique se cannibalise, alors qu'il y a un besoin d'un large rassemblement et de changement en profondeur", a poursuivi l'Élysée.
"Le Liban est en train de sombrer, nous pensons qu'il a touché le fond, et donc c'est le moment de remonter à la surface", a encore commenté l'entourage d'Emmanuel Macron, en rappelant que le président français avait voulu "passer un message de confiance dans l'avenir du Liban", lors de sa visite, jeudi, à Beyrouth, en promettant notamment que l'aide n'irait pas à "la corruption".
Mardi, un incendie dans un entrepôt où étaient stockées depuis six ans 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium sur le port de Beyrouth a provoqué une énorme déflagration qui a fait 158 morts, plus de 6.000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abris, selon le dernier bilan toujours provisoire.
HOMMAGE A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE POUR SON PROMPTE ET SINCERE SOUTIEN AU LIBAN. IL FAUT QU,ILS AIDENT AUSSI AU CHANGEMENT POLITIQUE RADICAL DANS LE PAYS ET AU DERACINEMENT DES MILICES.
09 h 31, le 09 août 2020