Depuis mardi, de nombreux témoignages circulent sur les réseaux sociaux selon lesquels des avions de combat, vraisemblablement israéliens, ont survolé la capitale juste avant les deux explosions qui ont dévasté le port de Beyrouth et de nombreux quartiers de la capitale sur des kilomètres à la ronde. Des explosions qui ont fait une centaine de morts et plusieurs milliers de blessés.
Dès mardi soir, Israël avait vite réagi à ce drame, démentant toute responsabilité et proposant même son aide au Liban. "Je ne vois pas de raison de douter des informations émanant de Beyrouth (...) il s'agit d'un accident qui semble avoir été causé par un incendie", a déclaré le chef de la diplomatie israélienne Gabi Ashkenazi mardi soir à la chaîne israélienne 12. "Israël n'a rien à voir avec cet incident", a aussi commenté auprès de l'AFP une source gouvernementale requérant l'anonymat.
Sur le terrain, sur les réseaux sociaux, ou encore sur les plateaux de télévision, de nombreux témoignages font toutefois état de survols juste avant les explosions. Mais impossible, à l'heur actuelle, d'établir un lien entre ces survols et les explosions.
Les survols d'avions de combats israéliens sont quasi-quotidien au-dessus de tout le Liban, dans un contexte de vive tensions entre les deux pays, techniquement toujours en guerre. La tension entre les deux pays est montée d'un cran ces derniers jours, l'armée israélienne étant en état d'alerte à la frontière libanaise. La semaine dernière, après des mois de calme relatif, Israël a dit avoir déjoué une attaque "terroriste" et ouvert le feu sur des hommes armés ayant franchi la "Ligne bleue" séparant le Liban et Israël, avant qu'ils ne repartent côté libanais. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a attribué l'infiltration au Hezbollah. Accusé de "jouer avec le feu", le parti chiite a démenti toute implication.
Les deux énormes explosions ayant eu lieu mardi après-midi dans le port de Beyrouth, où étaient stockées plus de 2700 tonnes de nitrate d'ammonium, ont provoqué des scènes de dévastation et de panique dans la capitale libanaise, déclarée ville "sinistrée". Le nitrate d'ammonium, substance qui entre dans la composition de certains engrais mais qui peut devenir aussi explosive dans certaines conditions, est un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés, et qui a causé plusieurs accidents industriels. Le Premier ministre libanais Hassane Diab a promis mardi soir, dans une intervention à la télévision, de sanctionner les responsables de cette catastrophe.
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