Une résolution soutenue par la Chine et la Russie adoptée à l'ONU

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté jeudi une résolution soulignant "le rôle central de l'Etat" dans la lutte contre les pandémies, proposée notamment par la Chine et la Russie, malgré des critiques européennes sur l'absence de référence aux droits politiques dans le texte.

La résolution, soutenue également par l'Afrique du Sud et la Turquie, réaffirme "l'importance de la coopération internationale en particulier en temps d'urgence sanitaire et de pandémie", tout en insistant sur "le strict respect de la souveraineté des Etats" et la prise en compte "des priorités nationales".

Présenté lors de la 44e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, le texte réaffirme que "les mesures d'urgence prises par les Etats face à la pandémie de Covid-19 doivent être conformes aux obligations qui leur incombent au titre du droit international des droits de l'homme (..)". Il souligne que tout vaccin contre la pandémie de Covid-19 doit être considéré comme "un bien public mondial" et insiste sur la nécessité d'un "accès rapide, équitable et sans entrave à des médicaments, vaccins, diagnostics et thérapies sûrs, abordables, efficaces et de qualité".

La résolution a été adoptée par consensus par les 47 membres du Conseil, même si certaines délégations, dont l'Union européenne, ont fait part de leurs réticences. "Nombre d'éléments importants manquent dans cette résolution", a déclaré le représentant de l'Union européenne, l'ambassadeur allemand Michael Freherr von Ungern-Sternberg, en regrettant que le texte "se concentre sur les conséquences économiques des pandémies". "Le Covid-19 n'a pas seulement de répercussions sur les droits économiques, sociaux et culturels, mais aussi sur les droits civiques et politiques. Ceci aurait dû être mentionné", a-t-il dit. "L'Union européenne regrette que les principaux parrains du texte n'aient pas pris en compte nos propositions relatives à la nécessité d'une action gouvernementale proportionnée et non discriminatoire", a-t-il ajouté. "Toutefois, nous pensons que le Conseil doit rester uni sur ce sujet et c'est pour cette raison que l'UE a décidé de rejoindre le consensus", a-t-il conclu.