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Monde - Hong Kong

La Chine réplique aux pressions de Trump

Le président américain décrète la fin du traitement préférentiel accordé à l’ex-colonie britannique.

La Chine réplique aux pressions de Trump

Manifestation à Hong Kong contre la loi sur la sécurité nationale, le 11 juillet 2020. Benoît Tessier/Reuters

La Chine a menacé hier les États-Unis de représailles après la promulgation par le président américain Donald

Trump d’une loi prévoyant des sanctions contre la « répression » de Pékin dans le territoire autonome de Hong Kong.

L’imposition fin juin par Pékin d’une loi draconienne sur la sécurité nationale dans l’ex-colonie britannique y fait craindre un recul des libertés. Washington, Londres et plusieurs capitales occidentales ont exprimé leur opposition.

Mardi, Donald Trump a accentué la pression : il a annoncé la fin du régime économique préférentiel accordé par les États-Unis au territoire autonome, centre financier international majeur, et a promulgué une loi prévoyant des sanctions contre des responsables hongkongais et chinois. « Aujourd’hui, j’ai signé une loi et un décret pour faire rendre des comptes à la Chine en raison de sa répression de la population de Hong Kong », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Le décret met fin au traitement commercial préférentiel en vigueur jusqu’ici. « Hong Kong sera traité comme la Chine : pas de privilège spécial, pas de traitement économique spécial et pas d’exportation de technologies sensibles », a dit M. Trump. Il a ajouté n’avoir aucune intention de rencontrer le président chinois Xi Jinping pour apaiser les tensions.

Le milliardaire républicain a aussi prédit une hémorragie des cerveaux dans le territoire, peuplé de 7,5 millions d’habitants. « Leur liberté leur a été retirée (...), beaucoup de gens vont partir », a-t-il affirmé.

Cette loi américaine est « une ingérence flagrante dans les affaires de Hong Kong et les affaires intérieures de la Chine », a dénoncé hier dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères. « Afin de sauvegarder ses intérêts légitimes, la Chine apportera la réponse nécessaire et imposera des sanctions aux personnes et aux entités américaines concernées », a-t-il averti.

Liberté et stabilité

La loi sur l’autonomie de Hong Kong, approuvée à l’unanimité début juillet par le Congrès américain, vise non seulement les responsables chinois, mais aussi la police de Hong Kong. Elle déclenche obligatoirement des sanctions contre ceux qui seraient identifiés comme œuvrant pour restreindre les libertés. Point crucial, elle pénalise les banques qui, par leurs financements, contribueraient à l’érosion de l’autonomie du territoire.

« La Chine restera ferme dans sa détermination et sa volonté de sauvegarder sa souveraineté », a souligné Pékin, qui n’a aucune intention de retirer sa loi sur la sécurité nationale. Celle-ci entraîne, selon ses critiques, un recul des libertés inédit depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni en 1997.

La loi vise à réprimer les activités subversives, la sécession, le terrorisme et la collusion avec des forces étrangères visant à mettre en danger la sécurité nationale.

Pour les États-Unis, le texte vise à museler l’opposition hongkongaise après les manifestations monstres de l’an dernier, qui visaient à dénoncer l’influence de Pékin dans le territoire. Selon la Chine, cette loi permet au contraire d’assurer la stabilité, de mettre fin aux violences ayant émaillé le mouvement de contestation de 2019 à Hong Kong, ainsi que d’y réprimer le courant pro-indépendance.

Impact dévastateur

Quid des répercussions des nouvelles sanctions américaines ? Elles vont « instantanément ériger des barrières commerciales » et auront « un impact dévastateur sur Hong Kong en tant que porte d’entrée financière vers les marchés occidentaux », prédit Julia Friedlander, du groupe de réflexion américain Atlantic Council. Par ricochet, cela « mettra davantage en valeur les places de Chine continentale » comme Shanghai et Shenzhen : « Hong Kong va souffrir et la Chine va probablement y gagner », estime-t-elle.

Washington a multiplié les pressions sur Pékin ces derniers jours. Alors que les États-Unis s’abstenaient jusqu’ici de prendre ouvertement position dans les différends territoriaux en mer de Chine méridionale, le secrétaire d’État Mike Pompeo a pris parti lundi pour les autres États riverains face à la Chine.

La semaine dernière, les États-Unis avaient annoncé qu’ils refuseraient des visas à trois hauts responsables chinois accusés d’avoir orchestré, au nom de la lutte antiterroriste, la répression contre des musulmans ouïghours au Xinjiang, une vaste région du nord-ouest de la Chine.

Source : AFP

Le « New York Times » va évacuer de Hong Kong son service numérique

Le New York Times a annoncé hier sa décision de déplacer de Hong Kong à Séoul son service numérique après l’entrée en vigueur de la loi draconienne sur la sécurité nationale imposée au territoire par Pékin. Il s’agit de la première délocalisation importante d’un média international depuis la promulgation fin juin de ce texte législatif qui accroît l’autorité de la Chine dans sa région semi-autonome. Dans un courriel adressé au personnel, la direction du New York Times a expliqué que cette loi avait « entraîné beaucoup d’incertitudes quant aux conséquences qu’auront les nouvelles règles sur notre activité journalistique et notre mode de fonctionnement ». « Nous estimons qu’il est plus prudent d’avoir un plan de secours et de commencer à déplacer notre équipe éditoriale dans la région », ajoute le texte. Le New York Times a, depuis des décennies, son siège régional à Hong Kong d’où il couvre l’actualité en Asie et plus récemment aide à la confection du contenu numérique en continu du journal.

La Chine a menacé hier les États-Unis de représailles après la promulgation par le président américain Donald Trump d’une loi prévoyant des sanctions contre la « répression » de Pékin dans le territoire autonome de Hong Kong.L’imposition fin juin par Pékin d’une loi draconienne sur la sécurité nationale dans l’ex-colonie britannique y fait craindre un recul des...

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