La compagnie aérienne Qatar Airways a annoncé mercredi qu'elle allait demander des compensations pour les pertes subies en raison "du blocus aérien illégal" imposé au riche émirat gazier par ses voisins depuis plus de trois ans.
L'Arabie saoudite, l'Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont rompu le 5 juin 2017 leurs liens avec le Qatar, accusé de soutenir des mouvements islamistes radicaux -ce que Doha nie- et d'être trop proche de l'Iran, rival régional de Riyad.
Les quatre pays ont interdit les avions qataris dans leurs aéroports et leur espace aérien, coupé les liens commerciaux et maritimes et fermé leurs frontières. "Qatar Airways poursuivra son action pour (obtenir) une compensation appropriée pour les pertes financières subies (...) à cause du blocus aérien illégal", a indiqué la compagnie nationale qatarie dans un communiqué.
Mardi, la Cour internationale de Justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, s'est prononcée en faveur du Qatar, estimant que l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) était compétente juridiquement pour régler un conflit à la demande de l'émirat qui accuse ses adversaires de violer un accord régulant la liberté de circulation des avions commerciaux dans un espace aérien étranger.
Le Qatar s'en est immédiatement félicité, affirmant que les Etats qui lui imposent ce blocus seraient traduits en justice pour violation des règles internationales de l'aviation. "Les mesures arbitraires et abusives prises par ces quatre nations contre nous ont dévasté nos programmes d'investissements et de croissance à long-terme dans ces pays", a ajouté Qatar Airways dans son communiqué. Avec sa flotte de 250 appareils, Qatar Airways est la deuxième compagnie aérienne du Moyen-Orient derrière Emirates, basée à Dubaï aux Emirats arabes unis.
Depuis l'imposition du blocus, le transporteur a enregistré des pertes de plusieurs centaines de millions d'euros. En raison de la pandémie de Covid-19, la compagnie a annoncé qu'elle allait licencier des pilotes étrangers et réduire le salaire d'autres pour compenser l'effondrement de son activité.
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