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Politique - Dialogue

Cri d’alarme du Comité de suivi de la déclaration d’al-Azhar

L’alignement forcé du Liban sur l’axe stratégique régional Iran-Syrie-Hezbollah isole le pays et exacerbe les crispations identitaires et sectaires.

Cri d’alarme du Comité de suivi de la déclaration d’al-Azhar

Le comité de suivi de la déclaration d’al-Azhar, conduit par Fouad Siniora, reçu par le patriarche maronite. Photo ANI

Le Comité libanais de suivi de la déclaration d’al-Azhar sur la « Citoyenneté et le vivre-ensemble » (2017) et de la « déclaration sur la Fraternité humaine » d’Abou Dhabi (2019), a remis au patriarche maronite Béchara Raï copie d’une lettre qu’il vient d’adresser au pape François, par l’intermédiaire de la nonciature apostolique. Cri de détresse au milieu de tous les dangers qui guettent le Liban, son État et son régime démocratique, ce message affirme que « la crise grave que traverse le Liban, dans ses multiples dimensions politiques, économiques, financières et sociales résulte d’un facteur premier, à savoir les violations israéliennes incessantes mais également la poursuite de l’hégémonie de la tutelle étrangère, tant syrienne qu’iranienne (…) ». La déclaration d’al-Azhar, rappelle-t-on, proclame que « tous les citoyens sont égaux dans l’islam » et élimine toute discrimination civique fondée sur l’appartenance religieuse. Pour le comité de suivi, cette situation a « porté atteinte au rôle que joue traditionnellement le Liban comme messager de paix et du vivre-ensemble au sein du monde arabe, selon les termes mêmes de l’Exhortation apostolique du pape saint Jean-Paul II dans le cadre du synode pour le Liban en 1997 (…). À l’heure actuelle, il est à craindre qu’une telle hypothèque du Liban comme message ne remette en cause l’identité profonde de notre pays ainsi que sa personnalité propre (…) ».Le message ajoute : « L’alignement forcé du Liban sur l’axe régional Iran-Syrie-Hezbollah isole complètement notre pays sur la scène internationale (…). De plus, il envenime le climat pacifique de la vie publique en exacerbant les crispations identitaires et sectaires. Ceci est en contradiction avec la noblesse du message de paix que notre pays porte en lui-même, car cela fait du Liban un simple auxiliaire d’un axe qui est l’objet actuellement de boycott et de sanctions internationales sévères au motif de son opposition à la légalité internationale et de sa complicité supposée avec le terrorisme international. »

Retour à l’accord de Taëf
Selon les termes de la lettre, « le prélude au salut national réside dans le retour inconditionnel à l’accord d’entente nationale de Taëf et à la Constitution, référence de régulation unique de tout processus salutaire de reforme, comme l’affirme l’Exhortation apostolique pour le Liban proclamée en 1996 ».

Le collectif international d’assistance au Liban, réuni à Paris le 12 décembre 2019, avait publié un communiqué à la suite du vote de confiance accordé au gouvernement de Hassan Diab, selon lequel il n’y aura d’aide au Liban qu’à travers le retour à la Constitution, à l’accord d’entente nationale, à la déclaration de Baabda du 11/6/2012 concernant la distanciation par rapport a la politique des axes, ainsi qu’à l’attachement aux résolutions du Conseil de sécurité 1559, 1680, 1701 et 1757.

Le manifeste, dont les signataires ont sollicité une audience auprès du pape François, est paraphé par l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, Tarek Mitri, ancien ministre, Antoine Courban, professeur d’université, Radwan al-Sayyed, professeur d’islamologie à l’AUB, Mohammad Sammak, secrétaire général de la Commission nationale pour le dialogue islamo-chrétien, Farès Souhaid, ancien député, Élias Halabi, professeur universitaire, Antoine Haddad, vice-président de l’Université Saint-Georges de Beyrouth, Mona Fayad, professeure universitaire, Khaled Ziadé, ancien ambassadeur du Liban en Égypte, Antoine Messarra, ancien membre du Conseil constitutionnel (2009-2019), Abbas Halabi, ancien magistrat, président du Groupe arabe pour le dialogue islamo-chrétien, Khaled Kabbani, magistrat, ancien ministre, Bassem al-Chab, ancien député, professeur associé en cardiologie et pneumonie à l’AUB. Le comité de suivi va faire part de ses inquiétudes à tous les chefs de communautés religieuses au Liban, apprend-on.


Le Comité libanais de suivi de la déclaration d’al-Azhar sur la « Citoyenneté et le vivre-ensemble » (2017) et de la « déclaration sur la Fraternité humaine » d’Abou Dhabi (2019), a remis au patriarche maronite Béchara Raï copie d’une lettre qu’il vient d’adresser au pape François, par l’intermédiaire de la nonciature apostolique. Cri de détresse au...

commentaires (3)

Le Liban a le devoir de témoigner en théorie, mais aussi en pratique, de tolérance et de liberté pour les diverses religions chrétiennes et non chrétiennes. Le Liban ne devrait pas nier les vérités de la foi catholique et trahir ce qui fonde sa tradition qui n'est pas un césaro-papisme ou un laïcisme, négateur de la foi catholique. Aucune autre religion, aucun autre faux Dieu ne peuvent remplacer son témoignage et un oecuménisme non démagogique et respectueux de la vérite de Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, pour le plus grand bien de tous en ces temps de crise économique, sanitaire et spirituelle. Un catholique devrait oser témoigner pour l'amour de Dieu et de ses compatriotes

dintilhac bernard

23 h 51, le 13 juillet 2020

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Commentaires (3)

  • Le Liban a le devoir de témoigner en théorie, mais aussi en pratique, de tolérance et de liberté pour les diverses religions chrétiennes et non chrétiennes. Le Liban ne devrait pas nier les vérités de la foi catholique et trahir ce qui fonde sa tradition qui n'est pas un césaro-papisme ou un laïcisme, négateur de la foi catholique. Aucune autre religion, aucun autre faux Dieu ne peuvent remplacer son témoignage et un oecuménisme non démagogique et respectueux de la vérite de Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, pour le plus grand bien de tous en ces temps de crise économique, sanitaire et spirituelle. Un catholique devrait oser témoigner pour l'amour de Dieu et de ses compatriotes

    dintilhac bernard

    23 h 51, le 13 juillet 2020

  • On continue a se fourrer le doigt dans l'oeil. Le Liban n'a jamais été une messager de la paix et de la cohabitation. Cessons de vivre dans cette optique illusoire, que nous essayons de projeter depuis 1840. Soyons realistes, et trouvons une nouvelle solution a notre mesure.

    SATURNE

    15 h 23, le 13 juillet 2020

  • l’attachement aux résolutions du Conseil de sécurité 1559, 1680, 1701 et 1757. C'EST LA QUE RESIDE LE VRAI PROBLEME MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE MICHEL AOUN VOUS AVEZ UN DEVOIR ENVERS VOTRE PEUPLE: VOUS DEVEZ EXIGER EN TANT QUE PRESIDENT DU LIBAN DE L'ONU DE FAIRE EXECUTER LES 4 CLAUSES Y INCLUS LA 1559 . SI VOUS NE LE FAITES PAS OU SI VOUS PENSEZ QUE NOTRE CONSTITUTION NE VOUS PERMET PAS DE LE FAIRE , FAITES PASSER UNE LOI AU PARLEMENT CAR ENTRE LE CPL LE FUTUR LES FL/KATAEB ET INDEPENDANTS VOUS AUREZ LES 65 VOIX NECESSAIRES LA VERITE VOUS L'AVIEZ FAIT POUR CHASSER LES SYRIENS DU LIBAN AVEC L'AIDE DE L'ONU, REPRENEZ VOTRE BATON DE PELERIN ET FAITES LE CETTE FOIS CI POUR SAUVER LE LIBAN SI VOUS NE LE FAITES PAS VOUS SERAIS A JAMAIS DANS L'HISTOIRE DU LIBAN LE PRESIDENT QUI A TRAHI SON PEUPLE ET AMENER LA FAMINE DANS CE PAYS ET SURTOUT NE DITES PAS " ON M'A EMPECHE" ALLEZ UN PEU DE COURAGE

    LA VERITE

    12 h 53, le 13 juillet 2020

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