Un militaire violente une manifestante, l'armée prend la défense du soldat

L'armée libanaise a pris samedi la défense d'un de ses agents du renseignement qui apparaît dans une vidéo en train de violenter une manifestante arrêtée par la police vendredi soir lors d'une nouvelle nuit d'émeutes dans la capitale Beyrouth.

Sur les images relayées sur les réseaux sociaux par des activistes anti-pouvoir, on entend le militaire en civil traiter la jeune femme de "voyou". Celle-ci l'accuse d'être lui-même un voyou. Un militaire en uniforme intervient afin de repousser l'agent des renseignements, avant que d'autres policiers interviennent également. La scène se déroule au bas de l'immeuble Bourj al-Ghazal, sur la voie-express du Ring, l'un des haut-lieux de la contestation contre le pouvoir. L'agent revient à la charge, assène un coup de pied à la femme. Celle-ci le poursuit, le bouscule, et l'insulte ensuite. Finalement, le militaire est éloigné par d'autres membre des force de l'ordre.

Dans un communiqué, la direction de l'armée explique qu'un "agent de la direction des renseignements (militaires) qui était en charge de la sécurité des manifestants, tentait de filmer l'arrestation de l'un d'entre eux, Z. A. H., par les brigades anti-émeutes. C'est alors que cette militante a attaqué l'agent en question, a pu lui subtiliser son téléphone portable, le lancer et le détruire complètement, avant de le menacer de mort et de l'insulter, ce qui a poussé celui-ci à réagir, comme cela apparaît dans la vidéo qui circule".

La direction de l'armée conclut en rappelant qu'elle est "attachée à la sécurité des manifestants et à leur droit de manifester, tout en tenant à ce que les biens et la dignité des autres ne soient pas attaqués". Elle souligne qu'elle rejette "toute atteinte aux militaires et tout acte qui touche leur dignité et leur moral".

Vendredi soir, de nouvelles manifestations ont dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre et en actes de vandalisme, notamment dans le centre-ville de Beyrouth et à Tripoli. Dans la capitale du Liban-Nord, les violences nocturnes ont fait une cinquantaine de blessés dont six militaires. La crise économique au Liban est la plus grave depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Le chômage touche plus de 35% de la population active et plus de 45% vit sous le seuil de pauvreté,