L'Autorité palestinienne a dit vendredi travailler à une nouvelle procédure de délivrance d'actes d'état civil, après sa décision de ne plus se soumettre aux accords avec Israël qui validait jusqu'ici ces documents administratifs.
"Nous enregistrons dorénavant nos citoyens dans nos propres bases de données, sans les envoyer à Israël comme c'était le cas auparavant, selon les instructions (des autorités) de ne pas travailler avec Israël sur ce sujet", a expliqué à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Ghassan Nimr.
Fin mai, le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé que le gouvernement ne se sentait plus lié "à tous ses accords et ententes avec les gouvernements américain et israélien", en raison du plan américain qui propose l'annexion par Israël de pans de la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu.
Conformément aux accords d'Oslo de 1993, l'Autorité palestinienne délivre les actes d'état civil aux quelque cinq millions d'habitants de Cisjordanie et de la bande de Gaza mais ils ne sont considérés valides qu'une fois enregistrés côté israélien. Parmi ces documents administratifs figurent ceux qui permettent aux Palestiniens de voyager, notamment à l'étranger.
"Nous travaillons à la mise en place d'un nouveau cadre basé sur la coordination avec la communauté internationale pour nous permettre de circuler librement sans l'approbation d'Israël", a ajouté M. Nimr, sans préciser toutefois avec quels interlocuteurs internationaux l'Autorité palestinienne était en discussion.
Pour aller à l'étranger, les Palestiniens doivent être en possession de documents de voyage approuvés par l'Etat hébreu, qui contrôle tous les points d'entrée de la Cisjordanie et l'un des deux points de passage pour les personnes de la bande de Gaza. L'arrêt de cette coordination administrative entre l'Autorité palestinienne et Israël n'a pas encore eu d'impact sur les voyages à l'étranger des Palestiniens puisqu'en raison du nouveau coronavirus, les frontières d'Israël et des Territoires palestiniens sont fermées depuis plusieurs mois. Mais en cas de réouverture, des milliers de Palestiniens pourraient se retrouver bloqués.
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